Assise bien droite, les mains sagement croisées sur les genoux, une tiare étincelante parant sa longue chevelure d'un noir profond, elle attend. Son visage fin et pâle affiche un air grave et résigné. Ses yeux voilés sont dans le vague. Elle ne regarde personne et tout le monde à la fois. Elle attend. Elle est vêtue d'une robe de soie d'un blanc pur. Elle aurait dû être la plus belle, la reine de la fête, elle aurait dû rayonner de bonheur, les yeux plein d'étoiles... mais non. Telle une petite fille sage, elle reste immobile et silencieuse, patiente, espérant désespérément qu'il arrive enfin. Autour d'elle, les gens rient, parlent, valsent. Nul ne la remarque, le poids de sa peine, elle le supporte seule. Qui s'en apercevrait? Personne ne prête réellement attention à personne de toutes façons. C'est bien connu. Elle porte son regard vers la porte, celle-ci s'ouvre et vomit des gens, des dizaines de personnes sans visage, brumeuses, aux formes floues, indéfinies, mais jamais lui. Lui qu'elle attend, lui qui était sensé l'accompagner durant le reste de sa vie, lui qui devait l'épouser, être à ses côtés. Mais il n'est pas là, il n'arrive pas, il reste absent, inexistant. Et elle l'attend.
Dans le brouillard de ces personnes qui existent de façon fausse il y en a une réelle. Elle danse. Ses gestes sont souples, profonds, ils expriment tant de vérité! Elle est la seule véritablement vivante ici. Ses mouvements, elle ne se contente pas de les ébaucher, elle les développe jusqu'au bout, racontant à l'aide de son seul corps, une histoire, l'histoire d'une vie, d'un coeur qui bat, de sentiments, de choses qui touchent, qui émeuvent. Elle ne danse pas comme une professionelle, mais on ne peut pas le lui reprocher car si elle manque de technique, elle ne manque pas d'âme, oui, c'est son âme qui lui souffle la chorégraphie et elle n'a plus qu'à se laisser aller. L'âme, le coeur et le corps sont liés et ensembles ils dessinent de merveilleuses arabesques, cette fille qui se donne à fond dans la danse fait rêver ceux qui posent les yeux sur elle.
Une femme présente dans la salle la remarque. En observant la danseuse, ses pensées vagabondent. Elle songe a ses parents qui l'ont empêchée de suivre sa passion pour la forcer à faire de longues études. Pour qu'elle ait une carrière, qui ne lui pleit pas forcément, mais dont ses géniteurs pourront être fiers. Et, sans s'intéresser à ce qu'elle aimait et à ce dont elle était capable, ils lui ont fait tout arrêter, lui imposant leur choix de vie. Pour leur complaire, elle a baissé la tête et suivi leurs directives. Mais en observant la danseuse, elle se sent pousser des ailes, elle a envie de relever la tête, de se laisser aller, de choisir sa vie au moins une autre fois. Elle ouvre la bouche et se met à chanter. Sa voix douce et chaude transporte un tourbillon d'émotion, que ce soit juste pour cette soirée, ou pour le reste de sa vie, elle choisit de briser ses chaînes. Elle va leur montrer à ceux qui ne lui ont pas fait confiance. Et elle joue de son instrument préféré: ses cordes vocales, se jouant des portées, des notes, des octaves, des técitures, oubliant les termes techniques qu'elle a appris, elle se laisse aller, fait passer son message.
Un chevalet, une toile blanche, une palette de couleurs, des pinceaux, des crayons. La toile ne va pas rester blanche bien longtemps. Déjà la peintre s'active, elle esquisse la scène: la salle de fête pleine de brouillard gris au milieu duquel 3 silhouette se précisent. De son trait sûr elle trace le contour de ces filles. Elle installe la poupée de porcelaine aux regard désespéré sur sa chaise, fait se mouvoir la poupée qui colore la salle avec les sentiments de sa danse, met en valeur la poupée grise qui semble s'éveiller d'un long sommeil, prenant petit à petit une teinte pastel. Ce qu'elle a devant les yeux et représente avec son art c'est la tristesse, la liberté, l'éveil, ce sont trois personnes, mais ce pourrait être la même. Une poupée qui prend vie et découvre les émotions.
Une poupée de porcelaine, son visage fin et parfait, son teint blanc, ses lèvres peintes, celle qui, sur une chaise dans une vitrine, attend. Attend celui qui a promis de revenir. Des gens passent devant la vitrine, certains regardent la poupée, d'autres n'y prêtent même pas attention. Ses yeux de verre fixés sur la porte droit devant elle, elle attend, à la fois patiemment et désespérément. La vie d'une poupée de porcelaine peut être longue, très longue, à passer de vitrine en vitrine, toujours immobile, toujours plus désespérée. Elle attend. Et un jour il finira par venir à elle. Ou un jour elle se brisera. Qui sait?
C'est joli mais si fragile la porcelaine...
Dans le brouillard de ces personnes qui existent de façon fausse il y en a une réelle. Elle danse. Ses gestes sont souples, profonds, ils expriment tant de vérité! Elle est la seule véritablement vivante ici. Ses mouvements, elle ne se contente pas de les ébaucher, elle les développe jusqu'au bout, racontant à l'aide de son seul corps, une histoire, l'histoire d'une vie, d'un coeur qui bat, de sentiments, de choses qui touchent, qui émeuvent. Elle ne danse pas comme une professionelle, mais on ne peut pas le lui reprocher car si elle manque de technique, elle ne manque pas d'âme, oui, c'est son âme qui lui souffle la chorégraphie et elle n'a plus qu'à se laisser aller. L'âme, le coeur et le corps sont liés et ensembles ils dessinent de merveilleuses arabesques, cette fille qui se donne à fond dans la danse fait rêver ceux qui posent les yeux sur elle.
Une femme présente dans la salle la remarque. En observant la danseuse, ses pensées vagabondent. Elle songe a ses parents qui l'ont empêchée de suivre sa passion pour la forcer à faire de longues études. Pour qu'elle ait une carrière, qui ne lui pleit pas forcément, mais dont ses géniteurs pourront être fiers. Et, sans s'intéresser à ce qu'elle aimait et à ce dont elle était capable, ils lui ont fait tout arrêter, lui imposant leur choix de vie. Pour leur complaire, elle a baissé la tête et suivi leurs directives. Mais en observant la danseuse, elle se sent pousser des ailes, elle a envie de relever la tête, de se laisser aller, de choisir sa vie au moins une autre fois. Elle ouvre la bouche et se met à chanter. Sa voix douce et chaude transporte un tourbillon d'émotion, que ce soit juste pour cette soirée, ou pour le reste de sa vie, elle choisit de briser ses chaînes. Elle va leur montrer à ceux qui ne lui ont pas fait confiance. Et elle joue de son instrument préféré: ses cordes vocales, se jouant des portées, des notes, des octaves, des técitures, oubliant les termes techniques qu'elle a appris, elle se laisse aller, fait passer son message.
Un chevalet, une toile blanche, une palette de couleurs, des pinceaux, des crayons. La toile ne va pas rester blanche bien longtemps. Déjà la peintre s'active, elle esquisse la scène: la salle de fête pleine de brouillard gris au milieu duquel 3 silhouette se précisent. De son trait sûr elle trace le contour de ces filles. Elle installe la poupée de porcelaine aux regard désespéré sur sa chaise, fait se mouvoir la poupée qui colore la salle avec les sentiments de sa danse, met en valeur la poupée grise qui semble s'éveiller d'un long sommeil, prenant petit à petit une teinte pastel. Ce qu'elle a devant les yeux et représente avec son art c'est la tristesse, la liberté, l'éveil, ce sont trois personnes, mais ce pourrait être la même. Une poupée qui prend vie et découvre les émotions.
Une poupée de porcelaine, son visage fin et parfait, son teint blanc, ses lèvres peintes, celle qui, sur une chaise dans une vitrine, attend. Attend celui qui a promis de revenir. Des gens passent devant la vitrine, certains regardent la poupée, d'autres n'y prêtent même pas attention. Ses yeux de verre fixés sur la porte droit devant elle, elle attend, à la fois patiemment et désespérément. La vie d'une poupée de porcelaine peut être longue, très longue, à passer de vitrine en vitrine, toujours immobile, toujours plus désespérée. Elle attend. Et un jour il finira par venir à elle. Ou un jour elle se brisera. Qui sait?
C'est joli mais si fragile la porcelaine...