Suicide Feeling...

c'est joli, non? prononcé avec l'accent [sou/i/saïd'/fi/ling]

on dirait le titre d'une chanson.

Briser une fenêtre ou un miroir pour en récupérer un éclat pointu, aiguisé, scintillant et se le planter dans la gorge. Ca laisse une cicatrice, c'est sûr mais cela n'a aucune importance vu qu'on ne s'en sortira pas. Personne pour nous sauver. C'est mieux comme ça.
Sinon au réveil, ils te regardent tous bizarrement. Et ça met mal a l'aise. Leur faux airs affligés. Des masques. Pourtant ce n'est pas carnaval aujourd'hui. Leurs larmes et leur apparent chagrin cachent le fait qu'ils te trouvent stupide et coupable. Coupable d'avoir essayé d'attenter à ta propre vie. Cela montre ta faiblesse d'esprit. Ton manque de volonté, de courage. Ta couardise. Mais surtout ils t'en veulent d'avoir échoué dans ta démarche. Résultat tu es encore là à les emmerder. Ils ne pensaient pas cela de toi avant. Mais ce geste a tout changé. Ne te fie pas à leurs voix tremlantes, à leurs sourires larmoyants, aux voeux de réconciliation. Tous des menteurs qui prendront bientôt la tangeante. Hors de ta vie. Pourvu qu'ils se sentent mieux ainsi.
Coupable. Pour eux tu l'es. Ils ne chercheront pas les motivations de ton geste. Pas vraiment. Juste pour voir devant quel ridicule obstacle tu as rennoncé à avancer. Pour qu'ils pensent dans leur tête "Juste pour ça?"
Pffff! Oublions cette scène. Elle me rend malade.

La spirale infernale de la déprime. Broyer du noir, voir tout en gris. Avoir froid. Ne pas réussir à dormir et lorsqu'on y réussit, faire des cauchemars dont on ne se souvient pas au réveil mais qui nous revienne brutalement à la mémoire lors d'un flash en plein après midi dans l'obscurité d'une salle de cinéma.
Et s'enfermer chez soi. Se recroqueviller sur soi. Dans le silence. Ou en écoutant les chansons les plus tristes de sa musithèque (je ne trouve pas le bon mot désolée mais je me refuse à laisser des blancs). Essayer de penser à rien et être obsédé par ce qui ne va pas.
Tout en ayant conscience que c'est à ce moment qu'il faudrait sortir et voir des gens pour se changer les idées. Pour rire. Pour voir des couleurs. Mais non. Peut être qu'1% des déprimés va le faire. Je n'en fais pas partie même si je sais bien tout ça. Soupirer. baisser la tête, non pas la baisser, la laisser tomber. De toutes façons ça ne sert à rien.

Les affreux mots que maman m'a dit, ils ont fait rire alors que j'aurais trouvé plus justes qu'ils énervent comme ils m'ont énervée, comme ils m'ont fait mal. Et le nombre... qui m'a fait sourire sinon j'aurais eu une attaque... il n'a pas fait sourire... et ça m'a rappelée que je suis en mauvaise posture. Enfin ça arrive à tout le monde. Ca va passer. Je fais ce qu'il faut pour alors il n'y a pas de raison.

Il fait soleil. Pourtant j'ai froid.

Pourquoi les papa vendent ils les maisons? Je voudrais rentrer chez moi, cette maison qui est à quelqu'un d'autre. Le toit tordu, la grande, la terrasse dont le plancher menace de craquer, le jardin, le noyer qui noircit le toit, le noisetier dont papa me fait des bâtons, le saule pleureur, le puit, ma chambre, la chaine hi-fi, les bois, le soleil,...

Une ballade à cheval. Là j'aimerais vraiment en faire une. Partir au petit galop les cheveux au vent, laissant s'envoler toutes les désagréables pensées. Ce serait génial. Mais je n'ai pas de cheval. Je ne vis pas à côté d'un ranch ni même d'un centre équestre. Alors voilà.
Galopin m'avait jetée à terre une fois. Mais j'étais remontée tout de suite.

tiens un appel. Super. Demain je ne bosse pas. Je crois que je vais en vouloir à cette fille. Elle se permet de ne pas venir bosser "comme ça". Et là alors qu'elle devait avoir son apres midi, ben elle decide de bosser. Sympa. Connasse. Marre!

C'est bon c'est fini. Je n'arrive même plus à penser à une ballade a cheval. Déjà au bout du rouleau? Non bien sûr. Mais y a parfois des trucs qui nous tombent dessus comme ça. Qui nous reviennent en mémoire. Je sais pas. Et ça t'assomme. Et tout se brouille dans ta tête.
Mort de l'optimisme.
Qu'est-ce que je vais faire? Y a rien à côté de chez moi. je ne peux même pas aller me ballader. Retourner sur Paris? Pour aller où? et puis toute seule je vais me faire embêter. Marre. Y a des fois où c'est dur de penser. Je sais pas. Le temps passe.

Y a que quand on est jeune et vierge qu'on peut approcher des licornes. Il paraît. Petite fille arrête de rêver. Tu es une grande fille maintenant habitue toi. Non ce n'est pas qu'on est puni quand on atteint la majorité. Enfin... pas tout à fait.
Je voudrais rentrer chez moi?
Où ça? Tu n'as pas de chez toi. Ca fait des années que tu n'en as plus.
Tiens mademoiselle la spectre, serait-ce toi?
J'abandonne.