shinytear

Plume-esprit ou Esprit de plume...

Lundi 31 août 2009 à 16:37


- Alors? Raconte ^^

- Il m'a fait la cuisine. C'était bon, en plus il l'avait assaisonnée avec des morceaux de ciel séché. Un délice.

- Et après ?

- On a vu les étoiles.

- Vous vous êtes revus depuis ?

- Une fois. Il m'a emmené au-dessus de la ville. Là, allongés dans les herbes sauvages, nous avons discuté le regard rivé à la voûte nocturne. C'était bien... le retour a été assez drôle aussi xD

- C'est encourageant tout ça.

- Dis...

- Oui ?

- Tu crois qu'il y a un piège ?

- Il y en a toujours un. Tu le verras bien assez tôt.

- ...

- Mais souris tout de même, ne baisse pas les bras. Les étoiles sont belles, non ?

- Tu as raison. Allez je retourne le voir !

- Tu me raconteras, hein !

- Promis ! hihi !



Publié par shinytear

j'ai l'esprit divagations

Mardi 11 août 2009 à 17:16

Fark

Papa a beaucoup changé ensuite. Il n’a plus jamais souri, il ne m’a plus jamais regardé comme avant. Il n’a plus regardé personne à vrai dire. Son regard glissait à la surface des gens, semblant voir à travers et chercher quelque chose dans le vague. Il cherchait l’image de maman j’en suis sûr. Il était malheureux, papa. Tout comme moi. Alors j’ai pensé qu’on serait plus forts à deux et que ça ferait plaisir à maman de voir que les deux hommes de sa vie tentaient tant bien que mal de se remettre de sa disparition. Pendant plusieurs jours, papa n’a pas décroché un mot et sa seule activité a été de tailler un berceau pour le bébé. Quand il l’a eu terminé, j’avais de quoi être fier de lui. Papa savait bien travailler le bois. Il n’était pas un homme riche mais il avait pu faire plein de choses pour maman et moi. Mais je dois dire que cette fois, il s’était surpassé, il l’avait fait aussi joli qu’un lit de poupée, avec des fleurs sculptées et tout. Je suis allé vers lui pour le féliciter, je l’ai pris dans mes bras pour qu’il comprenne qu’il n’était pas seul et que du haut de mes douze ans, je pouvais, moi, le soutenir. Mais alors que je l’étreignais avec tout mon amour, il a relevé la tête et d’un geste que je n’ai même pas vu venir, il m’a donné un coup d’une telle force que j’en ai roulé au sol. Quand je me suis relevé, ma lèvre inférieure avait éclaté et il me toisait d’un air furieux. J’ai eu si peur que je n’ai pu m’empêcher de pleurer. Plus rien ne serait comme avant et je le savais.

 

Il est sorti et n’est revenu que le lendemain. Il a pris l’habitude, petit à petit de sortir parfois deux ou trois jours et de revenir, puant l’alcool, s’écrouler sur le lit qu’il partageait avec maman avant. J’ai vécu quelques temps chez notre gentille voisine à l’époque. Elle s’occupait d’Atalïn et m’apprenait à prendre soin d’un nouveau-né. Elle me nourrissait aussi, et je lui en étais très reconnaissant. Car mon père ne ramenait plus rien à manger à la maison. Les rares fois où je le croisais, il ne semblait même pas m’apercevoir.

 

Ma petite sœur ne pleurait jamais, elle était très sage et avait toujours de jolis sourires pour moi quand je me sentais triste. Maman m’avait confié un vrai joyau.

 

Parfois notre voisine me parlait de maman, qu’elle appréciait de son vivant, ou m’apprenait quelques petites choses sur les fées. J’appris ainsi qu’une fée ne donne d’enfant que si elle le souhaite et par conséquent, par amour. C’est parce qu’elle aimait mon père qu’elle m’avait offert à lui. Atalïn n’avait pas été cueillie sur un arbre magique, maman l’avait offerte à quelqu’un qu’elle aimait. Quelqu’un d’autre que mon père. A ce moment je me suis demandé pourquoi elle n’avait pas tout simplement laissé Atalïn à cet homme…

 

Ces quelques mois ont été durs mais au fond, ils étaient agréables. J’aurais préféré qu’ils ne finissent jamais. Un jour la voisine a réussi à croiser papa alors qu’il était éveillé et elle lui a réclamé de l’argent. Je dois admettre qu’elle était dans son bon droit mais j’aurais voulu qu’elle ne le fasse pas. Mon père l’a insultée et a débarqué chez elle, il m’a chopé par le bras si brutalement que j’ai failli en lâcher ma petite sœur mais j’ai tenu bon. Il nous a ramenés chez nous et nous a interdit d’en ressortir jamais.

 

La maison était devenue un taudis. A l’intérieur c’était sale et nauséabond. Des meubles étaient cassés mais père ne comptait pas les réparer. Je me suis mis à nettoyer la maison mais père ne remarquait même pas mes efforts. Pire, il m’a souvent engueulé. Pour lui je n’étais qu’un faible, une lopette, indigne d’être son fils. Et il a commencé à dire des horreurs sur maman. Il m’a appris que les fées n’étaient que des démons de belle apparence, qu’elle n’apportaient une illusion de bonheur que pour faire plus de mal en l’arrachant après. Et que maman était une traînée. Il dit que les traînées fées sont pire que les humaines car elles sont plus sournoises. Les prostituées humaines se font payer et ne s’en cachent pas. Les fées, elles, prélèvent leur tribut dans le cœur de leurs victimes. Il m’en a parlé si souvent que malgré moi, ma vision de mère a commencé à s’altérer.

On n’avait de moins en moins à manger à la maison. Du moment que père trouvait à boire c’était tout ce qui comptait. Quand je réclamais de la nourriture, je récoltais des coups. J’étais malheureux mais j’encaissais. Pour ma petite sœur. Parce qu’elle était quand même courageuse, elle n’a pas eu du lait tous les jours, devant se contenter d’eau plus souvent. Mais elle ne pleurait pas. Elle trouvait toujours à me sourire et parfois sa main minuscule me touchait là où père m’avait frappé. Et alors j’avais l’impression d’avoir moins mal. Atalïn était mon trésor, la seule chose dans ma vie qui en valait la peine.

 

Ma vie… qui trouva encore le moyen d’empirer.

 

Ma petite sœur avait presque 2 ans et moi 14. J’étais un homme. Mon père continuait de me traiter de mauviette mais j’encaissais tout de même drôlement bien les torgnoles quotidiennes. Rien n’avait changé. Il ne travaillait toujours pas et, n’ayant toujours pas me droit de sortir, il m’était impossible de me rendre utile et rapporter à manger à la maison. Hors, Talinn devait manger des nourritures plus solides. Pour la énième fois j’en réclamai à mon père, écopant d’une nouvelle pluie de coups. Mais cette fois, mon père réagit.

- Tu veux donner à becqueter à ta larve ? Bien ! Mais ce ne sera pas sur mon dos. Tu vas le gagner ton argent, mon gars.

Mon gars. Pas mon fils, pas fiston, pas même Fark mon prénom. Sa façon de s’adresser à moi me blessa derechef. Un regard doré de ma petite fée à moi me convainquit de ne pas me laisser abattre. Je décidai de faire de même que mon père. Je l’appellerais maintenant Vanimeer, de son prénom. Je crois qu’au fond j’espérais que cela le ferait réagir. Mais je ne sais même pas s’il le remarqua. Vanimeer ne s’intéressait pas à moi.

Je me demandai quel travail je pourrais faire. Même si je ne me nourrissait pas beaucoup, j’étais fin mais plutôt costaud. Et je savais bricoler.

 

Ce soir là, mon père rentra accompagné. D’un autre homme. Celui-ci me fit un mauvais sourire qui me glaça les sangs, me laissant deviner la suite sordide qui se préparait. Je regardai mon père, ne pouvant y croire. Quand l’homme se saisit de moi, j’eus un geste de recul et de panique.

- Non père ! Ne le laissez pas faire !

- Tu veux nourrir le parasite, non ? Alors travaille.

Ma détresse était telle que Talinn dut la sentir. J’entendis ma petite sœur pleurer pour la première fois. Mon père la montra du doigt.

- Si tu ne veux pas t’en occuper dis le. Il me sera facile de m’en débarrasser.

Vaincu, je laissai l’homme m’emmener et faire ce qu’il voulait de moi.

 

Ce mode de vie dura deux nouvelles années. Je haïssais ma mère profondément, ainsi que toutes ses semblables. C’est leur sang dans mes veines qui faisait mon malheur. Ce sang maudit. Et j’exécrais mon père. Il ne me vendait pas que pour nous nourrir mais aussi pour pouvoir continuer à boire. Il n’y avait plus aucun éclat dans ses yeux. Ses seules paroles étaient des insultes pour le peuple féerique. Il devenait fou.

 

Talinn était une petite fée vraiment jolie. Ressemblant d’autant plus à une poupée qu’elle ne parlait pas. Elle comprenait tout ce que je lui disais mais jamais ne prononçait un mot. Silencieuse, discrète, voulant toujours se faire oublier quand Vanimeer était dans les parages.

 

J’avais le droit se sortir maintenant, mais je détestais laisser ma sœur toute seule trop longtemps. Un jour alors que je rentrais, je trouvai mon père et un homme penchés au dessus du lit de Talinn. J’entendis même :

- Elles commencent jeunes ces créatures. Tu en tirerais un bon prix.

- Il n’en est pas question ! fulminai-je. Ne la touchez pas !

Je devais avoir l’air sacrément en colère car tous deux se reculèrent du lit. Sans m’adresser la parole, ils sortirent de la maison.

Je saisis ma fée dans mes bras.

- Tu vas bien ? Il ne t’ont pas fait de mal ?

Elle secoua la tête pour me rassurer et tendit ses petits bras vers moi, réclamant un câlin. Je la serrai dans mes bras, encore tremblant de colère.

 

Cette nuit là, je guettai le retour de Vanimeer. Il ne ramena personne avec lui, à mon soulagement. J’en profitai pour le prendre à parti.

- Mais enfin qu’allais tu faire ? Es tu complètement fou ? Elle est toute petite, elle n’a que 4 ans !

Ce à quoi il me répondit froidement :

- Justement. Il est temps qu’elle participe. Elle doit travailler. Et qu’importe son âge, c’est une fée elle n’est bonne qu’à ça, comme ta mère et toi !

D’un violent effort je ne relevai pas les insultes et criai :

- Moi vivant, jamais tu ne toucheras à un cheveu de Talinn !

- Et bien alors crève !

Interloqué, outré, choqué, je fixai cet homme qui avait été mon père. Lui, pensant sans doute m’avoir cloué le bec poursuivit :

- Les fées sont une engeance du démon. Tous doivent disparaître. J’ai commencé avec ta mère, ton tour et celui de ta petite horreur viendront, crois moi !

- Tu vas trop loin, maintenant cela suffit !

 

Et pour la première fois, je frappai. Je frappai mon père avec la rage et le chagrin de la perte de maman, de ma déchéance, de ce qu’il avait fait de moi, de ce qu’il comptait faire avec ma petite sœur, de sa dureté et de son désintérêt total de moi, son propre fils qu’il avait renié en son cœur. Je pensais être devenu intouchable mais le redécouvrir une fois encore me rendit fou de douleur.

Je le mis à terre. Un vieil ivrogne ne faisait pas le poids contre un jeune enragé. J’allai même jusqu’à lui cracher dessus. Puis, alors que je sentais que je risquai de craquer, je courus me saisir de Talinn et me dirigeai vers la porte.

Le tas crasseux qu’était Vanimeer Taganos s’anima d’un rire cave.

 

- Je te maudis pour cela. Je te hanterai jusqu’à la fin de tes jours. Tu seras l’instrument de ma vengeance et celle que tu tiens dans tes bras ne sera pas à l’abri je le jure sur mon sang !

 

Sans répliquer, je sortis précipitamment de la maison, et je quittai Caletha Rivne pour ne plus jamais y revenir.

 

J’avais décidé d’aller à Ausros et d’y élever ma petite sœur. Là bas je prendrais bien soin d’elle comme je l’avais toujours fait.

 

Je tiendrai la promesse faite à maman et je la protègerai de l’influence de son sang maudit.

Je la protègerai d’elle-même.

Il le faut.

Publié par shinytear

j'ai l'esprit inspiration

Lundi 10 août 2009 à 16:16

[ rappel / aide / note :

Relation/Famille/Statut d'Atalïn
mère : Varalysë Vaïoleen (fée)
père : inconnu (fée?)
demi-frère : Fark
père de Fark : Vanimeer Taganos (humain) ]



Fark

Je n’ai pas toujours été aussi malheureux qu’aujourd’hui. C’est vrai. Avant tout allait bien. J’avais la plus belle et la plus adorable des mamans. Elle faisait la joie de la maison. Maman était une fée et elle avait accepté de suivre papa à Caletha Rivne et de s’y installer avec nous. Dans la rue, tout le monde la regardait et papa et moi étions fiers. Surtout moi d’ailleurs car si papa et maman étaient liés par des sentiments, maman et moi partagions le même sang. Je savais que c’était encore plus fort. Mais je gardai pour moi cette pensée.

 Je ne connais pas Cehilan le pays des fées et n’y ai jamais été. Maman y retournait parfois, quelques temps et nous revenait toujours plus belle que jamais. Mais elle ne nous emmenait pas. Papa et moi en avons pris l’habitude. Si elle avait besoin de rentrer chez elle pour se ressourcer, on n’allait pas l’en empêcher. Surtout que chaque fois qu’elle rentrait, elle semblait plus amoureuse. Papa et maman s’enfermaient des heures pour se faire des câlins. Papa en ressortait souvent épuisé d’ailleurs c’était rigolo. Et moi j’avais de nouveau ma maman.

J’étais heureux avant. J’aimais ma maman et j’étais fier d’avoir hérité de ses beaux cheveux argentés et de ses ailes (même si elles ne me permettaient pas de voler car à cause de mon métissage humain, elles étaient un peu petites pour moi).

 

Mais plus tard tout à changé.

 

Je crois… Je crois bien que c’est le jour où maman est rentrée et qu’elle ne s’est pas enfermée avec papa. A vrai dire, ce jour là, elle avait plutôt l’air triste et fatigué. Peut être parce qu’il ne faisait pas beau. Ou parce que son absence avait duré plusieurs mois cette fois-là. Ou alors à cause du bébé. Oui, Maman était rentrée avec un bébé dans les bras. Moi j’étais drôlement content qu’elle soit allée me cueillir un bébé dans les jardins magiques de Cehilan. Maman me l’a montré et j’ai vu une toute petite fille. Mais alors vraiment petite. Je me demande si j’étais aussi minuscule quand maman m’a cueilli moi. Maman me l'a mise dans les bras en me demandant :

- Tiens mon chéri. Tu peux garder ta petite sœur s’il te plait ? Je ne me sens pas très bien. Elle s’appelle Atalïn, ce qui signifie « amour ». Tu me promets d'en prendre grand soin d’accord ?

J’ai promis et elle est allée se coucher après m’avoir embrassé. Cette nuit là, elle n’a pas laissé papa la rejoindre.

 
Papa a fait du feu dans la cheminée et s’est assis auprès de l’âtre, le visage fermé. Moi j’avais mis Atalïn dans un panier et je lui chantais des chansons. Des chansons de fée, comme maman en chantait pour moi mais c’était quand même moins bien avec ma voix. Je ne suis pas sûr mais il me semble que maman pleurait dans la chambre. Je crois me souvenir de sanglots étouffés. Et papa regardait la porte avec une expression douloureuse sur le visage. Il devait être triste que maman aille si mal. Et moi je me demandais pourquoi elle ne le laissait pas la consoler. Puis j’ai fini par m’endormir.

 

Le lendemain matin, ce sont les gazouillis d’Atalïn qui m’ont réveillé. J’ai souri à ma petite sœur et je l’ai prise dans mes bras. Je savais qu’il fallait faire attention à ne pas la faire tomber mais elle était si légère que c’était facile. C’est alors que j’ai croisé le regard de papa. Dur, froid, dangereux. Il semblait celui d’un serpent venimeux prêt à mordre. Et de toute sa haine, il fixait le bébé dans mes bras. Par réflexe, j’ai serré ma petite sœur contre moi et défié mon père du regard. Quand ses yeux ont croisé les miens, ils m’ont fait froid dans le dos. Je me suis senti insignifiant et surtout, je ne comprenais pas la raison d’une telle attitude. J’ai baissé le regard.


J’ai entendu papa se lever brusquement, rentrer dans la chambre et en claquer la porte. Et puis il y a eu les voix. Tout d’abord les supplications de papa, ses demandes d’explication, les pleurs de maman ; tout cela est allé crescendo jusqu’aux cris. De rage pour papa et de désespoir pour maman. Pendant ce temps, j’essayais de me fermer à ce qui se passait entre eux, focalisant mon attention sur la petite fille aux yeux dorés sur mes genoux. Des yeux d’or… Etrange. Ils étaient beaux ses yeux. Je n’en avais jamais vus de semblables. En tout cas ni chez maman, ni chez papa et ni chez aucun des passants de Caletha Rivne. Et puis il y avait ses ailes. Proportionnellement plus grandes que les miennes, plus délicates aussi. Ainsi que ce nom : Atalïn. De quelle origine était il ? Jamais je n’avais entendu de mot semblable.

Je dois dire que même si je n’étais pas très vieux, j’ai senti qu’il y avait quelque chose de bizarre. Sans savoir quoi.

 Et puis il y a eu un hurlement pire que tout, à me glacer le sang. Et de gros sanglots. De papa cette fois. J’ai posé Atalïn et je suis allé voir. Lorsque j’ai ouvert la porte, maman était étendue sur le lit, les yeux clos. Sauf qu’elle ne semblait pas dormir. Et papa la secouait en pleurant.
- Noooooooon ! Non pitié ! Je suis désolé, réveille toi ! Varalysë mon amour réveille toi ! Je suis désolé je te pardonne mais ouvre les yeux ! Je t’en supplie … regarde moi…


Cette scène est gravée en moi à jamais. Il y a eu comme une tempête de neige à l’intérieur de ma poitrine. Je me suis senti mal. Mais j’ai refermé la porte et je suis retourné m’asseoir auprès de ma petite sœur. J’ai regardé avec méfiance ce petit être qui ne ressemblait à personne de ma famille. Et puis elle m’a fait un sourire. Alors j’ai fondu. Je l’ai prise dans mes bras et j’ai laissé libre cours à mon chagrin. Car je n’avais plus de maman. Je le savais bien, moi. Ma maman… Il ne me restait d’elle que ce bébé dont elle m’avait fait promettre de m’occuper, de protéger.

Maman…


Publié par shinytear

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