Silence.
Le ciel est d'un noir d'encre, la terre est de la même teinte et on ne voit pas la différence entre les deux.
Pas de frontière. C'est comme une immense toile sombre.
Au milieu vers le haut se trouve une boule blanche. C'est la lune.
Celle-ci, ronde, pleine, blanche n'éclaire pas autour d'elle. Elle se
contente d'être à sa place, veillant sur le sommeil du monde, mais quel
monde?
Silence.
Puis début de musique. Un instrument à cordes grave, un autre. Deux guitares en une lancinante harmonie.
Une silhouette que l'on distingue à peine sur le fond sombre. Elle est longiligne, toute de noir vêtue.
Grâcieuse, elle tourne sur elle-même, meut ses bras de façon à faire des vagues souples, des arabesques légères...
Elle se place sous l'astre de nuit, tend les bras vers le ciel, les
joint, place ses mains en forme de coupe sous la lune et s'immobilise.
La voix commence. Elle se fond dans le décor tout en instaurant une nouvelle ambiance. Une ambiance onirique.
Lentement, elle baisse un bras, la lune dans sa main. La
silhouette tourne sur elle-même. L'astre de nuit est une ballon
blanc qu'elle utilise pour une chorégraphie qui n'est
pas sans rappeler la GRS.
Elle fait rouler le ballon sur ses épaules, le fait passer d'une
main à l'autre. Elle le lance en l'air, fait une pirouette,
le rattrappe, s'allonge et le fait rouler sur ses jambes, danse,
le place entre ses omoplates, tend la jambe, se remet droite, tourne
encore, le fait rebondir, fait un saut avant en grand écart, vole
presque...
Tous ses mouvements sont effectués avec une lenteur surnaturelle, mais
ce ralenti pose sur la scène une impression de douceur et de nostalgie.
Elle danse, seule avec la lune en accessoire, mais sa danse, elle est
pour quelqu'un. Quelq'un qui a une place spéciale dans son coeur. A qui
elle n'ose avouer ses sentiments, mais à qui elle pense souvent. très
souvent. Quelqu'un de proche. Qui lui manque.
Elle tourne encore, légère, puis lance le ballon vers le ciel où la
lune reprend sa place. Elle reste quelques secondes droite, la tête en
arrière, les bras tendus et écartés vers la haut en un salut.
La voix s'arrête. Bientôt suivie de la guitare. La silhouette se
départit de sa pose et serre ses bras contre elle. Quelque chose brille
au coin de sa paupière.
Une porte s'ouvre, dans l'encadrement, il est là. Il sourit. Elle
tourne la tête, le voie et courte se blottir contre lui. Pendant
qu'elle court, je peux apercevoir ses cheveux bouclés. Je reconnais
cette silhouette, cette chevelure, c'est... moi!
... et je me réveille...
chanson :
AeonArtiste:
Lacuna CoilAlbum :
Comalies