Mardi 6 mars 2007 à 15:21
Il y a dans ma bibliothèque un livre. Ce livre appartenait à Claire et Noëmie mais allez savoir pourquoi j'ai eu un coup de foudre pour ce conte lorsque j'étais petite. Chaque fois que j'allais chez les filles je le lisais, le relisais, le lisais encore...Tous les ans. Pour finir elles me l'ont donné. Et il est toujours là... je ne sais pas pourquoi il m'a touchée mais... (haussement d'épaules et petit sourire) c'est comme ça ^^bon je vous mets mon passage préféré:
"Parfois l'enfant éprouvait un désir très insistant d'écrire certaines phrases. Et elle le faisait avec une grande application. En voici quelques unes, entre beaucoup d'autres:
- Partageons ceci, voulez-vous -
- Ecoutez moi bien. Asseyez-vous, ne bougez pas, je vous en supplie!
- Si j'avais seulement un peu de neige des hautes montagnes la journée passetait plus vite
- Ecume, écume autour de moi, ne finiras tu pas par devenir quelque chose de dur?
- Pour faire une ronde, il faut au moins être trois.
- C'étaient deux ombres sans tête qui s'en allaient sur la route poussiéreuse.
- La nuit, le jour, le jour, la nuit, les nuages et les poissons volants.
- J'ai cru entendre un bruit, mais c'était le bruit de la mer."et un passage qui vous permettra de mieux comprendre l'ambiance de cette histoire:
"Marins qui rêvez en haute mer, les coudes appuyés sur la lisse, craignez de penser longtemps dans le noir de la nuit à un visage aimé. Vous risqueriez de donner naissance, dans les lieux essentiellement désertiques, à un être doué de toute la sensibilité humaine et qui ne peut pas vivre ni mourir, ni aimer, et souffre pourtant comme s'il vivait, aimait et se trouvait toujours sur le point de mourir, un être infiniment déshérité dans les solitudes aquatiques, comme cette enfant de l'Océan, née un jour du cerveau de Charles Liévens, de Steenvoorde, matelot de pont du quatre-mâts "Le Hardi", qui avait perdu sa fille âgée de douze ans, pendant un de ses voyages, et, une nuit, par 55 degrés de latitude nord et 35 de longitude Ouest, pensa longuement à elle, avec une force terrible, pour le grand malheur de cette enfant."
Jules Supervielle
conte : L'enfant de la haute mer