"quand tu liras ces mots, je ne serai plus de ce monde"... oui j'aurais pu commencer cette lettre ainsi... mais non. On dirait un livre, ça fait "bien" dans les livres, mais la vérité est différente. Ceci dit je t'avoue que j'ai voulu me supprimer. J'ai pris un couteau, je l'ai posé sur mon poignet - dans le bon sens bien sûr - et j'ai appuyé. J'ai appuyé jusqu'à ce que la lame rougisse un peu. Et en même temps j'ai réfléchi. Qu'est-ce que j'espèrais en faisant ce geste? Que tu viennes bien sûr. Que tu sentes que je vais très mal par le lien magique qui nous unit, et que tu accoures pour me sauver avant qu'il ne soit trop tard. Oui c'est ce que j'espérais et je ne m'en cache pas. Seulement je sais qu'aucun lien magique ne nous lie, que tu n'aurais rien ressenti du tout et que jamais tu ne serais venu. Et que je serais morte.
Mon geste n'aurait par conséquent servi à rien. Le suicide. On dit que c'est égoïste de songer à sa pitoyable petite vie, de penser ainsi que se supprimer changera même une infime particule de l'univers, sans même penser à la peine que notre disparition causerait à nos proches. Mais songer un instant que la fin de notre vie insignifiante est au centre de l'attention de toutes ces personnes, n'est-ce pas égocentrique? On a donc le choix entre égoïsme et égocentrisme? Cruel dilemme n'est-ce pas?
J'ai repensé à toi aussi, à ces marques sur ton poignet qui ne se voient plus mais dont tu sembles presque fier de parler parfois, comme si c'était héroïque, des "blessures de guerre"... tu parles! Le suicide n'est il pas une façon de fuir une existence qui nous dépasse? Fuir... c'est donc un acte lâche. Où est l'héroïsme? Peut-on être fier d'un tel geste? Je ne crois pas. Je sais que c'est bien plus compliqué que ça... mais quand même.
J'en reviens à ce lien magique dénommé amour. L'amour... l'amour est sensé être un immense bonheur, je l'ai cru. J'ai changé d'avis. L'amour me donne maintenant l'impression d'être une vaste mauvaise blague, quelque chose de faux et qui apporte plus de souffrance que de joie. Je ne sais qui a créé ce sentiment, probablement des Dieux pervers pour s'occuper et s'amuser à nos dépends. Tu ne me crois pas? Une raison simple: pourquoi dans ce sentiment à partager à deux y en a t il toujours un qui aime à en mourir et un autre qui bien trop vite se lasse? Pourquoi ce sentiment qui est sensé nous rendre heureux fait verser tant de larmes? Quand deux personnes se trouvent, ne serait-il pas mieux que leurs sentiments soient constants ou tout du moins réciproques et durables? Pourquoi faut-il qu'il y ait un laissé pour compte à la fin?
Cela te surprend que je dise ça? Pourtant oui j'y ai cru tu sais. J'avais l'impression que nous resterions heureux ensemble. Je n'arrivais pas à imaginer ma vie sans toi. Mais voilà... je dois m'y faire. Je voulais te faire accepter par les miens, être chaleureusement accueillie par les tiens, tout partager avec toi, te connaitre, te soutenir, être à tes côtés, être calinée, j'ai rêvé que tu m'offres cette bague que nous avions vue sur la place du village, tu te souviens? Probablement pas. Tout cela ne te préoccupe plus. J'ai rêvé; j'ai cru. Trop. Probablement. Pourtant rappelle toi, tu as rêvé tout haut avec moi, rappelle toi...
Il n'y avait aucune ombre à notre idylle et un jour tout s'est écroulé. Comme ça, sans prévenir. Que s'est-il réellement passé, le saurai-je jamais? Tu m'as tourné le dos, sans un mot, sans un regard et tu es parti. Je t'ai appelé, tu n'as pas répondu. J'ai couru vers toi mais tu as été plus rapide et tu m'as semée. J'étais seule au milieu de rien, glacée, par toi abandonnée. Sans raison. Te serais tu si vite lassé de moi? Je ne comprends pas. J'étais prête à faire des efforts à te demander pardon pour l'erreur que j'ai peut-être commise mais dont je n'ai pas le souvenir. Mais je n'ai eu droit qu'à un mur de silence, de froideur, de distance. Et ce fut tout. Comme c'était cruel! Tu ne m'as laissé aucune chance de me racheter. Aucune. Ne suis déjà plus rien pour toi? si vite oubliée... je ne veux pas y croire pourtant je dois me rendre à l'évidence.
J'ai encore froid, impossible de me réchauffer. Je n'arrête pas de me demander ce qui s'est passé, la raison de ton abandon si soudain... mais la réponse c'est toi qui l'as. Et tu es loin, si loin de moi.
Je ne comprends pas.
Si j'écris cette lettre, ce n'est pas pour toi, non. C'est pour mettre mes idées au clair, ou peut être qu'en écrivant tout je vais effacer cet affreux moment. peut être que je vais réveiller et que tu seras là, que tu me serreras dans tes bras. Je rêve encore? Je ne dois pas. J'ai trop rêvé jusque là. Je dois m'arrêter. Cette lettre tu ne la liras pas. Ni toi ni personne. Quand je l'aurai terminée, je la déchirerai en mille morceaux, en poussière, comme ce qu'il reste de mon coeur...
Je dois être forte, continuer à vivre sans toi. Même si tu n'as plus rien à faire de tout cela. Etre forte c'est ne pas succomber à se donner la mort qui est une solution de facilité. Je vais être forte.
Ah oui, je voulais t'annoncer quelque chose la dernière fois que nous nous sommes aperçus. Tu ne m'en as pas laissé le temps. Tu sais... je te le dis maintenant même si je sais que ça ne te fera probablement aucun effet. Tu es déjà à mille lieues de moi. Quand j'ai tenté de te rattraper, je n'ai pas pleuré. Je voulais comprendre. Je n'ai pas compris. Mais depuis je me suis rattrapée. Ah oui, ce que je voulais te dire... et dire que ce devait être une bonne nouvelle: nous allons bientôt être trois. Nous allions plutôt. Mais cela ne t'intéresse plus. Tu as sûrement déjà effacé mon existence de ta vie, quant à la sienne...
Il faut que je termine cette lettre, ce n'est vraiment pas facile d'écrire sur du papier humide. Ecrire tout ça devait m'aider à me décider... mais je n'ai pas réussi.
Je vais te laisser alors. je ne te dirai pas que je t'Aime. Dans une histoire cela rendrait très bien, ça donne une dimension tragique. Ma réalité est... comme elle est, sans besoin de fioriture. Je ne te le dirai pas car si malgré tout ce que nous avons vécu tu ne l'as toujours pas compris... alors c'est que tu n'es pas très malin.
Le couteau n'est pas loin. L'utiliserai-je alors? Je n'ai pas encore choisi.
Ah, encore une chose. Je ne te souhaiterai pas d'être heureux avec une autre. Je ne te souhaiterai pas non plus d'être malheureux. Je laisse faire la vie. J'aurais tant voulu comprendre la raison de cette déchirure... Je crois que si je devenais un ange, je veillerais quand même sur toi, avec notre bébé dont tu ignores l'existence. Je t'observerais jusqu'à comprendre ce qui s'est réellement passé. Je divague.
Il ne faut pas m'écouter, je suis malade de chagrin et ce que je dis peut sembler étrange... ce n'est pas important. Plus rien ne compte pour toi de toutes façons.
Je n'ai pas pris de décision, mais je sens bien que je ne suis pas si forte que je le voudrais au fond.
Mon geste n'aurait par conséquent servi à rien. Le suicide. On dit que c'est égoïste de songer à sa pitoyable petite vie, de penser ainsi que se supprimer changera même une infime particule de l'univers, sans même penser à la peine que notre disparition causerait à nos proches. Mais songer un instant que la fin de notre vie insignifiante est au centre de l'attention de toutes ces personnes, n'est-ce pas égocentrique? On a donc le choix entre égoïsme et égocentrisme? Cruel dilemme n'est-ce pas?
J'ai repensé à toi aussi, à ces marques sur ton poignet qui ne se voient plus mais dont tu sembles presque fier de parler parfois, comme si c'était héroïque, des "blessures de guerre"... tu parles! Le suicide n'est il pas une façon de fuir une existence qui nous dépasse? Fuir... c'est donc un acte lâche. Où est l'héroïsme? Peut-on être fier d'un tel geste? Je ne crois pas. Je sais que c'est bien plus compliqué que ça... mais quand même.
J'en reviens à ce lien magique dénommé amour. L'amour... l'amour est sensé être un immense bonheur, je l'ai cru. J'ai changé d'avis. L'amour me donne maintenant l'impression d'être une vaste mauvaise blague, quelque chose de faux et qui apporte plus de souffrance que de joie. Je ne sais qui a créé ce sentiment, probablement des Dieux pervers pour s'occuper et s'amuser à nos dépends. Tu ne me crois pas? Une raison simple: pourquoi dans ce sentiment à partager à deux y en a t il toujours un qui aime à en mourir et un autre qui bien trop vite se lasse? Pourquoi ce sentiment qui est sensé nous rendre heureux fait verser tant de larmes? Quand deux personnes se trouvent, ne serait-il pas mieux que leurs sentiments soient constants ou tout du moins réciproques et durables? Pourquoi faut-il qu'il y ait un laissé pour compte à la fin?
Cela te surprend que je dise ça? Pourtant oui j'y ai cru tu sais. J'avais l'impression que nous resterions heureux ensemble. Je n'arrivais pas à imaginer ma vie sans toi. Mais voilà... je dois m'y faire. Je voulais te faire accepter par les miens, être chaleureusement accueillie par les tiens, tout partager avec toi, te connaitre, te soutenir, être à tes côtés, être calinée, j'ai rêvé que tu m'offres cette bague que nous avions vue sur la place du village, tu te souviens? Probablement pas. Tout cela ne te préoccupe plus. J'ai rêvé; j'ai cru. Trop. Probablement. Pourtant rappelle toi, tu as rêvé tout haut avec moi, rappelle toi...
Il n'y avait aucune ombre à notre idylle et un jour tout s'est écroulé. Comme ça, sans prévenir. Que s'est-il réellement passé, le saurai-je jamais? Tu m'as tourné le dos, sans un mot, sans un regard et tu es parti. Je t'ai appelé, tu n'as pas répondu. J'ai couru vers toi mais tu as été plus rapide et tu m'as semée. J'étais seule au milieu de rien, glacée, par toi abandonnée. Sans raison. Te serais tu si vite lassé de moi? Je ne comprends pas. J'étais prête à faire des efforts à te demander pardon pour l'erreur que j'ai peut-être commise mais dont je n'ai pas le souvenir. Mais je n'ai eu droit qu'à un mur de silence, de froideur, de distance. Et ce fut tout. Comme c'était cruel! Tu ne m'as laissé aucune chance de me racheter. Aucune. Ne suis déjà plus rien pour toi? si vite oubliée... je ne veux pas y croire pourtant je dois me rendre à l'évidence.
J'ai encore froid, impossible de me réchauffer. Je n'arrête pas de me demander ce qui s'est passé, la raison de ton abandon si soudain... mais la réponse c'est toi qui l'as. Et tu es loin, si loin de moi.
Je ne comprends pas.
Si j'écris cette lettre, ce n'est pas pour toi, non. C'est pour mettre mes idées au clair, ou peut être qu'en écrivant tout je vais effacer cet affreux moment. peut être que je vais réveiller et que tu seras là, que tu me serreras dans tes bras. Je rêve encore? Je ne dois pas. J'ai trop rêvé jusque là. Je dois m'arrêter. Cette lettre tu ne la liras pas. Ni toi ni personne. Quand je l'aurai terminée, je la déchirerai en mille morceaux, en poussière, comme ce qu'il reste de mon coeur...
Je dois être forte, continuer à vivre sans toi. Même si tu n'as plus rien à faire de tout cela. Etre forte c'est ne pas succomber à se donner la mort qui est une solution de facilité. Je vais être forte.
Ah oui, je voulais t'annoncer quelque chose la dernière fois que nous nous sommes aperçus. Tu ne m'en as pas laissé le temps. Tu sais... je te le dis maintenant même si je sais que ça ne te fera probablement aucun effet. Tu es déjà à mille lieues de moi. Quand j'ai tenté de te rattraper, je n'ai pas pleuré. Je voulais comprendre. Je n'ai pas compris. Mais depuis je me suis rattrapée. Ah oui, ce que je voulais te dire... et dire que ce devait être une bonne nouvelle: nous allons bientôt être trois. Nous allions plutôt. Mais cela ne t'intéresse plus. Tu as sûrement déjà effacé mon existence de ta vie, quant à la sienne...
Il faut que je termine cette lettre, ce n'est vraiment pas facile d'écrire sur du papier humide. Ecrire tout ça devait m'aider à me décider... mais je n'ai pas réussi.
Je vais te laisser alors. je ne te dirai pas que je t'Aime. Dans une histoire cela rendrait très bien, ça donne une dimension tragique. Ma réalité est... comme elle est, sans besoin de fioriture. Je ne te le dirai pas car si malgré tout ce que nous avons vécu tu ne l'as toujours pas compris... alors c'est que tu n'es pas très malin.
Le couteau n'est pas loin. L'utiliserai-je alors? Je n'ai pas encore choisi.
Ah, encore une chose. Je ne te souhaiterai pas d'être heureux avec une autre. Je ne te souhaiterai pas non plus d'être malheureux. Je laisse faire la vie. J'aurais tant voulu comprendre la raison de cette déchirure... Je crois que si je devenais un ange, je veillerais quand même sur toi, avec notre bébé dont tu ignores l'existence. Je t'observerais jusqu'à comprendre ce qui s'est réellement passé. Je divague.
Il ne faut pas m'écouter, je suis malade de chagrin et ce que je dis peut sembler étrange... ce n'est pas important. Plus rien ne compte pour toi de toutes façons.
Je n'ai pas pris de décision, mais je sens bien que je ne suis pas si forte que je le voudrais au fond.
Liteya
Car c'est bien de cette histoire qu'il s'agit, n'est-ce pas? De lui et d'un démon charmeur dont les existences se sont décidées un jour pluvieux dans un restaurant japonais... :)
En tout cas, je dois avouer une nouvelle fois que je suis conquise par ton style et ton talent à faire naître ce genre d'histoire et de sentiments... Tu te souviens comme j'en suis incapable? ;p
Continue, ma Moon-chan! :D