shinytear

Plume-esprit ou Esprit de plume...

Dimanche 20 avril 2008 à 21:14

Chapitre 3 ~ Jeux cruels

 

Alors que le carrosse cahotait sur la route, Monseigneur Arkonius se sentit titillé par son bas-ventre. Il ressentait un irrépressible besoin de se soulager ainsi que l'envie de tester sa nouvelle acquisition. Qui était toujours immobile d'ailleurs, le sorcier lui aurait il menti ? Ce rustre aurait osé ? Tendant le bras, l'Ilymis tira l'étoffe pour découvrir le visage de sa chose et sentit en lui une montée de désir en s'apercevant que son regard n'était plus vide mais fortement inquiet.

L'homme la tira brutalement à lui. La voir se débattre en poussant de petits cris lui donna de l'ardeur et il se mit à la caresser et à la frapper. Quand il en eut assez il la perça enfin et ce fut avec des frissons de plaisir intense qu'il sentit la fine membrane de l'hymen se déchirer - Arkonius jouissait pour ces choses là d'une sensibilité exacerbée - et que la fille gémit de douleur.

Sans plus y faire attention, il rabaissa sa toge, la lissa et ils arrivèrent à sa demeure.

 

****************

 

Le lendemain soir, quand il entra dans sa chambre, il se demanda si le mage avait dit vrai à propos de la soi-disant virginité éternelle de sa marionnette. Celle-ci était attachée sur le lit et lui jetait des regards affolés. Arkonius se jeta sur elle et alla droit au but, sans aucun préliminaire. Il adorait forcer le passage, et ainsi, faire plus de mal. La souffrance était ce qui plaisait au Grand Valnor. Et accessoirement à l'archiprêtre. Au contact de l'hymen neuf, il éclata d'un rire de victoire puis rompit les liens, repoussa la marionnette au fond du lit et s'endormit.

 

En journée, tandis qu'il guidait ses fidèle sur le chemin de la foi et de la dévotion à Dieu (et qu'il glissait mine de rien dans leur tête que les shalos, ces pécheurs de l'ombre, étaient des indésirables sur Adreis), sa chose était enfermée dans la chambre avec un peu de nourriture et d'eau. Mais elle n'absorbait rien. Arkonius ne la forçait pas, son état ne le préoccupant pas le moins du monde. Ce qui importait était qu'elle fût toujours là à la tombée de la nuit.

 

Le surlendemain soir, il ne la trouva pas dans la chambre. Il ne s'en soucia pas, sachant qu'il n'y avait aucune issue. Elle était quelque part. Et l'attente rendrait la suite plus amusante, songea-t-il avec un air sadique.

Laissant juste quelques torches flamber, il alla s'étendre sur le lit, nu comme une grosse limace visqueuse. Dans la pénombre il attendit, guettant le moindre bruit et ne tarda pas à entendre une respiration saccadée qui voulait se faire discrète mais que la panique empêchait de calmer. Arkonius sentit avec délice une partie de lui se raidir. Roulant sur le lit, il s'approcha du bord, se pencha et passa sa tête sous le sommier. Elle était là, prostrée, tremblante, la tête entre les bras et les yeux fermés. Il se délecta quelques secondes de cette vue et lâcha de sa grosse voix :

- BOUH !

 

La marionnette tressaillit d'effroi. Ah que c'était bon ! Il la tira sans ménagement de là-dessous (elle ne pesait rien) et la jeta brutalement sur l'édredon. La pauvre petite chose se recula vers la tête de lit en gémissant, gardant fixés sur l'archiprêtre de grands yeux apeurés. Arkonius ne se sentait plus de joie. Iskandar était fourbe, mais il avait raison : elle était parfaite ! Une peau de pêche, de délicates courbes de jeune femme mais un visage de petite fille terrorisée. Recroquevillée sur elle-même, tentant en vain de se protéger, elle paraissait encore plus menue, plus fragile.

Et le meilleur dans tout ça : c'était chaque fois la première fois. Il prenait toujours un plaisir immense et malsain à voir son visage horrifié qui savait que ça allait recommencer encore et encore. Comme la veille. Et le lendemain. La déchirer, la blesser, la posséder, la faire souffrir, c'était l'extase pour lui. Surtout en sachant qu'elle aurait toujours aussi mal, que ce ne serait jamais plus facile pour elle.

Il s'amusait tant que dans le feu de l'action il la mordit sauvagement à l'épaule. Jusqu'au sang. Arrachant à la pauvre créature de nouveaux cris de détresse tandis qu'il se finissait avec un râle de jouissance. Une fois vidé, il resta un moment sur elle, l'écrasant de tout son poids et l'étouffant à moitié. La sensation du corps fin tremblant de terreur tout contre lui excita de nouveau l'archiprêtre. Mais l'homme était fatigué. Se sortant d'elle, il roula sur le lit et repoussa des pieds le corps inerte qui tomba mollement au sol sans même faire un bruit. Enfin, il se pelotonna sous les couvertures, apaisé et content de lui.

 

Et il dormit bien, l'immonde Ilymis. Tandis qu'elle gisait par terre, abandonnée, affaiblie, profondément meurtrie. Un petit tas de souffrance et de peur qui n'avait pas demandé ce qui lui arrivait, qui attendait la mort comme une délivrance, mais sans la force ni les moyens de l'attirer ou la provoquer. Au fil des jours qui passaient elle perdait les sensations telles la faim et le froid. Elle n'arrivait même plus à penser. Il ne lui restait que la douleur et l'horrifiante certitude que la torture se reproduirait sans fin.

 

Mais finalement, cela ne recommença pas.

 

*****************

 

Alors que le soleil était haut dans le ciel, un messager se présenta à la demeure de l'archiprêtre. Le parchemin qu'il lui tendit était scellé du sceau fatal : celui des adeptes du Grand Valnor. La lettre indiquait que plusieurs attaques d'ombres de Shua et de monstres avaient eu lieu dernièrement et à divers lieux dangereusement proches d'Ilimir. Pour calmer le Seigneur de Shua, il fallait faire un sacrifice dès le soir venu. Et c'était à Arkonius de fournir l'élue du jour. Une élue qu'ils espéraient spéciale, telle qu'il conviendrait à Valnor.

 

L'archiprêtre fulmina contre ces mercenaires incapables de défendre la cité de Dieu, puis donna ses ordres. Il fit atteler son carrosse le plus discret et préparer la fille dans la chambre. Il fallait que tout soit prêt pour la tombée du jour. On ne plaisantait pas avec le culte de Valnor, l'affaire était tout ce qu'il y avait de plus sérieux.

Arkonius fut tendu toute la journée. Puis le soir tomba. C'était l'heure d'y aller. C'en était fini de passer le temps avec la créature. L'ange qu'elle était devait revenir à sa fonction première : l'immolation…

Publié par shinytear

j'ai l'esprit inspiration

Mercredi 16 avril 2008 à 20:06

Chapitre 2 ~ La marionnette

 

La porte s'ouvrit sur une pièce tendue de voiles rouges au centre de laquelle se trouvait une couche. Sans tête ni pied de lit, celle-ci ressemblait à un autel couvert de velours carmin sur lequel se trouvait la chose promise. La tête tombant sur la poitrine et de longs cheveux sombres cachant son visage, l'être n'était maintenu dans sa position agenouillée que par des fils rouges à ses poignets. Des fils tombant du plafond. Elle ressemblait à une marionnette cassée.

 

Les deux hommes s'approchèrent. Iskandar la désigna de la main.

- Le voici votre ange de pureté. Admirez ! N'est-elle pas magnifique ?

L'archiprêtre observait les jolies courbes et la peau d'albâtre d'un œil critique. Il ne semblait guère emballé. Ce n'est pas ainsi qu'il imaginait son ange, qu'il le souhaitait. Il faut dire que ses goûts personnels portaient sur les plus jeunes, garçons et filles confondus. Eux si tendres, si doux, qui ne connaissaient rien avant de le rencontrer lui. Détruire ces petits êtres lui procurait chaque fois un très agréable plaisir. Avec chacun d'eux il ne s'amusait qu'une unique fois, mais il vivait ce moment intensément, profitant de tout : ses sensations, leurs réactions… Et une fois qu'il les avait déchirés, il s'en débarrassait et passait à d'autres jouets. C'était aussi simple que cela. Des jouets que lui fournissait ce fou d'Iskandar. Il pouvait toujours compter sur le mage pour lui trouver quelques proies amusantes et pleines de vie. Au début.

Revenant à la marionnette, Arkonius eut un reniflement de dédain. Celle-ci était un tout petit peu trop vieille pour lui. Elle présentait déjà des formes de femme. De femme jeune certes. Mais tout de même, Arkonius restait sceptique.

 

Iskandar le remarqua. Il lui fallait raviver son intérêt ou il perdrait son or. L'artiste fit le tour du lit et invita l'autre à le rejoindre derrière la marionnette.

- Venez çà Monseigneur. Regardez.

L'archiprêtre put admirer sur le dos de la fille une magnifique paire d'ailes délicatement ouvragées et dont le souci du détail rendait l'ensemble vraiment réaliste. Les fins traits rouges du dessin faisaient un contraste du plus bel effet sur la peau blanche. *Un ange* Arkonius ne put s'empêcher de penser que si elle avait été attachée, c'était pour l'empêcher de prendre la fuite par les airs. Soufflé, il ne put dire un mot durant quelques instants, les yeux fixés sur l'œuvre vivante devant lui.

 

Iskandar observait les réactions de l'archiprêtre avec contentement. Il pouvait voir que dans ses yeux la lueur d'intérêt était ravivée. Il serait riche !

 

Arkonius tendit une main pour caresser la peau incroyablement douce, puis pressa plus fort une poignée de plumes. Du sang perla. La marionnette tressaillit mais n'émit aucun son.

 

- Attention malheureux ! s'écria Iskandar.Le dessin est encore frais, la peau fragile. Il ne vaut mieux pas la toucher. Pas encore.

 

Mais Arkonius ne l'écoutait pas. Il fixait les gouttes de sang sur sa main et ressentait un certain tiraillement sous sa toge. L'archiprêtre attrapa l'ange par les épaules, rapprocha sa grosse tête de son dos délicat et se mit à lécher les plumes ensanglantées.

Iskandar en frémit de dégoût. Un tel travail, un tel chef d'œuvre pour finir sous la coupe d'un pervers illuminé. Quel gâchis ! Mais, quoique bouillonnant de rage, il se retint de tout commentaire en songeant au coffre de zoris qui l'attendaient.

 

Arkonius se retourna vers le mage et lui demanda d'un ton sec :

- La créature est elle vierge ?

A ces mots Iskandar se gonfla de fierté, laissa passer quelques instants pour attiser la curiosité de son vis-à-vis et parla enfin de sa touche finale.

- Mieux que cela Monseigneur. J'ai fait d'elle une vierge éternelle.

- Plaît il ?

- Je l'ai transformée de façon à ce qu'elle se referme à chaque fois. Ainsi elle restera neuve éternellement. Voyez vous j'ai corrompu un sort de vie de manière à ce qu'il…

- Je n'ai pas besoin de vos explications. L'affaire est conclue.

 

Les deux hommes se serrèrent la main pour sceller l'accord. Malgré une certaine réticence des deux parties.

 

Pensif, l'archiprêtre regarda à nouveau l'ange inerte. Elle respirait si doucement qu'une personne non avertie aurait facilement pu la croire sans vie.

 

- Elle est quand même un peu trop amorphe à mon goût.

- Je lui ai donné un fort calmant pour qu'elle ne souffre pas trop durant la cicatrisation.

- Réveillez-la !

- Je ne peux pas. Il vous faut attendre que l'effet s'estompe. Et de toute façon pour ce a quoi vous la destinez, ce n'est pas la peine qu'elle gigote.

- Mêlez vous de vos affaires ! J'ai payé. Maintenant trouvez une solution. Je hais ce qui ne résiste pas. Vous avez bien une drogue, quelque chose ?!

- En effet. Mais l'utilisation de telles substances réduirait encore son espérance de vie. Que j'ai déjà raccourcie avec mes manipulations. Vous savez, les transformations internes que j'ai dû opérer ont quelque peu…

- Qu'importe ! La viande froide ne me procure aucun plaisir. Obéis si tu veux ton or !

 

Iskandar bouillait intérieurement. Comment pouvait on vouloir abîmer, détruire un tel chef d'œuvre ? Et ce sans une once d'hésitation, de regret ? Une telle attitude le dépassait complètement. Mais il avait échangé la poignée de main, scellé l'accord. Il capitula. Serrant les poings, il siffla :

- Bien Monseigneur. Je vais la préparer.

- A la bonne heure ! Je l'attends à mon carrosse. Voilà pour vous.

L'archiprêtre laissa négligemment tomber une bourse pleine de zoris aux pieds du sorcier et se détourna. C'était une insulte. Avec ce geste il lui signifiait clairement qu'il était bien au dessus de lui, qu'il avait le pouvoir d'en faire un puissant comme de le renvoyer dans la fosse. Le message passa.

 

Une fois l'Ilymis parti, Iskandar s'approcha de sa marionnette et la détacha avec des gestes doux et précis. Quand elle ne fut plus retenue par les ficelles, elle s'écroula dans les bras du mage. Celui-ci l'allongea en douceur sur le ventre et alla chercher une drogue qu'il laissa fumer à côté d'elle. Tandis qu'elle inhalait la fumée qui raccourcissait sa vie, Iskandar prit un baume cicatrisant et en passa délicatement sur le dos de sa création.

Il n'avait pas raté le regard concupiscent de l'illuminé sur sa marionnette. Iskandar fulminait. Il avait réalisé un chef d'œuvre de pureté, une perfection. Lui et nul autre. Et l'infâme Ilymis allait la souiller, l'abîmer, tout gâcher. Mais il avait les zoris maintenant. Et même un peu plus que prévu. Il ne pouvait plus revenir sur son engagement.

 

***********

 

Il se rappelait son arrivée, elle était avec une autre fille, une blonde Levitis et des tas de gamins. Iskandar détestait ces moutards braillards et morveux. Heureusement ça se revendait très bien. Notamment à Arkonius qui était un client fidèle. C'était il y a une saison déjà. Au début elle était effrayée, mais ne se laissait pas faire. Une vraie furie. Elle défendait les gosses ainsi que la fille et avait toujours des arguments pour lui tenir tête. Tour d'abord il l'avait gardée parce qu'elle l'amusait cette petite qui n'avait pas sa langue dans sa poche. Et puis elle était jolie. Iskandar, comme tout artiste qui se respecte, était un grand amateur de beauté. Et cette fille, elle était belle. Pas tant physiquement qu'intérieurement. De plus elle avait une voix divine et pure comme du cristal. La nuit, elle chantait toujours pour donner de l'espoir aux gosses. Quand elle les berçait ainsi, son regard était très doux, tandis que quand elle posait les yeux sur Iskandar, il débordait de fureur.

 

Mais les mioches avaient été vendus petit à petit. Elle s'était retrouvée seule avec la fille blonde et n'avait plus chanté. Iskandar avait voulu faire de la Levitis un ange pour la commande de l'archiprêtre. Mais la fille en était morte. Le changement à opérer pour donner la virginité éternelle demandait beaucoup de pouvoir et une concentration intense. La zone à travailler était si sensible, si fragile, une infime erreur et c'était la fin. Avec des souffrances horribles. Comme la Levitis. Hémorragie interne. Juste parce qu'il avait hésité une seconde.

Dépité, il s'était débarrassé du cadavre et était parti vers sa chambre.

 

Passant devant le cachot, il était tombé en arrêt devant le spectacle qui s'offrait à lui : le fille brune était endormie. Dans le sommeil son visage paisible semblait nimbé de sa propre lumière. C'était magique. La lune n'arrivait pas jusqu'au cachot et pourtant elle semblait la caresser d'un rayon. Quelle pureté, quelle douceur ! Le mage lui-même en avait été ému.

Il l'avait son ange. Il l'avait sous les yeux depuis le début !

 

Dès le lendemain, il commença le travail. Il la mena dans son atelier, l'attacha à une sorte de pilori et fit fumer des substances qui la rendraient incapables de bouger, de se révolter, d'émettre un son. Il vérifia ses instruments : couteaux à lames plus ou moins fines, aiguilles de différentes tailles, feu pour le métal. Prenant un fin couteau dont il avait chauffé la lame à blanc, Iskandar traça le premier sillon dans le dos vierge de toute marque. La ligne carmin sur la peau d'albâtre était du plus bel effet. Grâce aux drogues, la fille n'était même pas capable de trembler, de frémir. Cela la rendait totalement amorphe et sans volonté. Mais ses sensations restaient. Et si son corps était incapable de le montrer, il ressentait chaque coupure, chaque brûlure. Elle souffrait le martyre sans pouvoir ni crier ni pleurer. Elle était totalement à sa merci.

 

Terminer les ailes prit une saison entière. Et il intercalait avec les transformations internes. Ne voulant risquer de faire une erreur fatale, il prit grand soin cette fois de rester concentré, d'avoir des gestes sûrs. Cela lui demandait d'immenses dépenses d'énergie et il ressortait chaque fois épuisé de ces séances. Epuisé et fier de lui. Mais elle ne parlait plus maintenant. Et son regard était toujours vide. Elle avait oublié jusqu'à son prénom, si elle en avait jamais eu un. Iskandar n'en avait pas connaissance, il ne s'y était pas intéressé.

Puis il avait réussi à la terminer. Et cette nuit, on la lui enlevait : Elle, le chef d'œuvre de sa vie.

 

****************

 

La fille remuait. Iskandar prit une tenture de velours sombre, en enveloppa l'ange avec des gestes dignes d'une mère prenant soin de son nouveau né, la saisit dans ses bras et prit le chemin de la sortie.

 

La nuit s'étant rafraîchie, Iskandar resserra l'étoffe autour de sa marionnette et se trouva bientôt en vue du carrosse de l'archiprêtre.

- Adieu, ô mon chef d'œuvre.

 

Le paquet quitta les mains de du mage pour entrer dans le carrosse, qui quitta aussitôt la ville au petit trot des chevaux.

Publié par shinytear

j'ai l'esprit inspiration

Mardi 15 avril 2008 à 20:32


Plusieurs millénaires avant notre ère, alors que nos ancêtres n'étaient encore que des primitifs, il existait, sur un autre continent d'Adreis, plusieurs peuples qui avaient bâti des civilisations très avancées. Pour cela, ils s'étaient basés sur une étrange énergie émise par Adreis elle-même, l'Elixia. Malheureusement, ces peuples se haïssaient, bien qu'étant issus des mêmes lointains ancêtres. Il ne cessaient de se battre, et, grâce à l'Elixia, ils devinrent si puissants qu'ils infligèrent des dommages irréversibles à leurs terres, les rendant presque inhabitables.

Ils cherchèrent donc de nouveaux territoires à investir. Ils choisirent le continent voisin, peuplé par nos ancêtres, primitifs ne connaissant l'Elixia que par quelques chamans maladroits et bien ignorants... C'était sans compter sur l'un des plus grands sorciers de cette époque. Son nom s'est perdu dans les méandres du temps, mais on sait qu'il était bon et sage, et qu'il détestait la guerre. Il voulu protéger les peuples primitifs de la guerre des anciens, et accompli un puissant rituel qui visait à sceller en trois jours le Coeur d'Adreis, la source de l'Elixia.

Apprenant cela, les anciens peuples s'affolèrent : leur culture, leur civilisation entière risquaient de s'effondrer, sans l'Elixia sur laquelle tout était bâti. Il trouvèrent une solution : ils migrèrent vers les trois lunes d'Adreis : Shua, Cerune et Larios, qui possédaient chacune un Coeur d'Elixia, et leur assuraient donc la survie.

Le Coeur d'Adreis fut scellé, et les anciens abandonnèrent leurs terres dévastées pour continuer à lutter sur les trois lunes, tandis que nos ancêtres se développaient, en sécurité...


Bien plus tard, toute trace de cette histoire avait disparu d'Adreis, si ce n'est quelques légendes farfelues. Mais l'une d'entre elles, très proche de la terrifiante réalité, mérite que vous la connaissiez.

Cette légende raconte que l'équilibre du monde dépendait des trois lunes d'Adreis, et de l'étrange énergie qu'elles dégagent. Sur ces lunes vivaient de grands seigneurs, puissants savants qui avaient réussi à dompter cette énergie, inaccessible aux Adréniens. Ces seigneurs lunaires se livraient une guerre sans merci depuis des millénaires, et avaient acquis une force inimaginable à force de combat. La légende dit même qu'ils avaient réussi à dompter la mort, allant jusqu'à ressusciter les guerriers tombés au combat.

Mais l'Elixia était un fluide très instable, et il arrivait que certains lunaires deviennent fou en la maniant. Certains prétendaient même voir le futur...
Un jour, l'un de ceux-là fit une prophétie : sur chaque lune, un érudit naîtrait, plus vif et plus sage encore que les autres. Ces trois érudits, chacun de leur côté, chercheraient à mettre fin à la guerre. Ils finiraient par y parvenir, mais l'accomplissement de ce noble objectif irait de paire avec l'anéantissement de tous les peuples lunaires.

Ce fou ne fut pas cru, et la prophétie oubliée.

Jusqu'à ce qu'un jour... Sur chaque lune, apparut un érudit faisant preuve d'une extraordinaire maîtrise de l'Elixia. Ces trois, lassés de ces guerres futiles, désiraient instaurer la paix sur les lunes. Ils s'exilèrent donc sur Adreis pour mener leurs recherches, et fouiller dans le passé des lunaires.
Or, il advint que l'un des trois, le dénommé Valnor, l'érudit de Shua, parvint à une solution. Il mit, on ne sait comment, la main sur les travaux du grand Sorcier qui avait scellé le Coeur d'Adreis. Grâce à ses travaux, il trouva le moyen d'exploiter des quantités inimaginables d'Elixia, se procurant ainsi une puissance quasi-infinie. Ivre de pouvoir, il voulut se servir de cette puissance pour conquérir et dominer les trois lunes.
Mais il était surveillé, et les peuples lunaires comprirent le danger. Après des millénaires de batailles, ils firent une trêve, et chaque lune envoya deux guerriers afin de contrer les plans du dangereux Valnor. Ces six guerriers étaient des héros, les meilleurs combattants des trois Lunes, quasi-invincibles, et dotés d'âme devenue immortelle par leur maîtrise de l'Elixia.

Alors, Valnor voulut mettre à profit le résultat de ses travaux. Il commença par briser le Sceau sur le Coeur d'Adreis, liberant l'Elixia sur la planète, et plus particulièrement entre ses mains. Il fit ensuite converger d'immenses quantités d'Elixia, qu'il déchaîna contre les six guerriers venus l'arrêter. Ce fut le signe de la fin. Non seulement Valnor détruisit définitivement les corps des Six, mais l'énorme afflux de pouvoir influa sur le Coeur des Lunes, brisant leur équilibre, provoquant des cataclysmes qui ravagèrent les satellites au point d'y détruire toute vie.

Ainsi, il ne resta plus que trois lunaires : Valnor de Shua, Finariel de Larios, Belo de Cerune, les trois qui devaient rétablir la paix entre les lunes. Valnor, à sa manière, avait réussi, et tout s'était passé comme dans la prophétie...

A défaut de régner sur les lunes, il se mit alors en tête d'asservir Adréis, chose que ses grands pouvoirs rendaient désormais aisée, notamment par l'invocation d'innombrables créatures maléfiques. Finariel et Belo, les deux autres lunaires, s'unirent et décidèrent d'empêcher Valnor de mener à bien ses plans de conquête : grâce à leur propre maîtrise de l'Elixia, ils conférèrent aux Rois des six peuples d'Adréis de grands pouvoirs et une longévité accrue, afin de mener leurs armées contre les créatures maléfiques de l'érudit dément.
Seulement, l'Elixia était un pouvoir trop dangereux pour ces peuples non encore habitués à son influence, ils divisèrent le flux en six éléments, dont chacun serait l'apanage d'un peuple : le feu, l'eau, la terre, l'air, la lumière, et les ténèbres. Ils enseignèrent à chacun comment manier l'élément qui lui correspondait, transmettant ainsi le savoir millénaire des lunaires, et donnant aux peuples les moyens de se défendre des créatures de Valnor.

Quand aux Six qui furent les premières victimes du tyran, on dit que leur âme erre encore sur Adréis, avides de revanche, et prêtes à aider dans leur quête les grands héros qui risqueraient leur vie pour combattre le mage noir.

La légende se fini ainsi, et vous, qui lisez ces lignes, êtes le représentant d'un de ces six peuples . Oubliez vos différences, mettez de côté vos rancoeurs, et levez-vous, Adréniens ! Unissez-vous, et combattez pour libérer Adréis du joug des armées du maléfique Valnor !


Publié par shinytear

j'ai l'esprit ~~inclassable~~

Mardi 15 avril 2008 à 19:56

Nuit écarlate

 

Cette histoire n'est ni pour les enfants, ni pour les âmes sensibles. Si vous vous reconnaissez dans une de ces catégories, veuillez passer votre chemin. Cette histoire est tout ce qu'il y a de plus réel. Je ne change ni n'enjolive ou n'enlaidis quoi que ce soit. Je tiens juste à rapporter la vérité sur ce qui s'est passé.

 

Chapitre 1 ~ Ténèbres

 

Au centre d'une crypte à peine éclairée par quelques torches, et dont les murs suintaient d'humidité et de vermine grouillante, se dressait un autel taillé dans de la pierre poreuse. Une pierre dont la couleur sombre avait quelque chose de malsain. Sur l'autel se trouvait une femme en train de mettre bas et autour de laquelle psalmodiaient 13 silhouettes encapuchonnées. Un nom ressortait souvent de leur litanie : Valnor.

 

La femme ahanait en pleurant. Une peur atroce la paralysait et la douleur déchirait ses entrailles : le bébé venait. Elle avait conscience de ce qui se passait autour d'elle et ne voulait pas finir ici, pas comme ça. Les réflexes naturels prirent le pas sur la panique qui s'emparait d'elle et la femme se mit à pousser. Tandis qu'elle haletait de plus en plus fort et que son col s'ouvrait, les voix des silhouettes prenaient de l'ampleur et leur débit s'accélérait. Les yeux révulsés, la femme s'arc-bouta et poussa un long hurlement qui résonna à travers le lieu, puis elle retomba en arrière, vidée de ses forces et l'on entendit bientôt le vagissement d'un nouveau-né.

L'une des silhouettes se saisit du bébé et sa mère tendit les bras vers lui. Le nouveau né fut déposé à plat dos sur la poitrine de celle qui lui avait donné le jour. Malgré l'horreur de la situation, cette dernière ne put empêcher un faible sourire de se dessiner sur ses lèvres : son enfant était en parfaite santé.

 

C'est alors que l'un des adeptes leva bien haut son épée pour en transpercer le cœur du bébé ainsi que celui de la mère, les empalant tous deux, ensemble sur la même lame.

Et ce fut le silence complet. En tendant bien l'oreille on pouvait peut être entendre l'écoulement du sang sur les dalles du sol. Mais seulement avec une ouïe bien exercée.

 

*****************

 

Iskandar s'en repartait avec une pleine cassette de zoris. Si seulement il pouvait chaque fois gagner autant ! Mais, si les femmes en fin de grossesse valaient leur pesant d'or, il était en revanche fort difficile de s'en procurer. Mais l'homme ne s'en plaignait pas, il arrivait à faire d'intéressants bénéfices. La vente d'esclaves était un commerce très lucratif. Bien sûr il fallait bien choisir ses clients. Mais Iskandar en avait déjà quelques uns.

 

Il y avait d'abord ceux de ce soir : une bande de puissants seigneurs de différents peuples qui se réunissaient afin de louer Valnor. Iskandar exécrait ces couards qui se cachaient afin de dédier de ténébreuses messes au plus grand Ennemi d'Adreis. Valnor était la lie de ce monde. Qu'il accepte ou non les vénérations dont il était l'objet, il tuerait tous les adreniens jusqu'au dernier, ses fervents partisans y compris. Avec Valnor s'il n'y avait qu'une chose juste, c'était bien le pied d'égalité sur lequel il les avait tous placés face à la mort.

 

Son autre client le plus fidèle était un archiprêtre Ilymis répondant au nom stupide et pompeux de Cyrumen del Arkonius. Cet homme dévoué à Dieu avait de terribles vices cachés : il aimait plus qu'il ne le fallait passer du temps en compagnie de jeunes enfants (ce qui était facile à trouver). Iskandar ne savait pas exactement ce qu'il en faisait, même s'il en avait une vague idée mais cela ne lui importait guère. Son but était d'amasser de l'or, beaucoup d'or. Tant que ses clients le payaient comptant, ils pouvaient faire ce qu'ils voulaient de leurs acquisitions.

 

Le dernier caprice d'Arkonius pouvait lui rapporter gros. En espérant qu'il ait ce qu'il désirait. L'archiprêtre n'avait pas été précis dans sa demande. Il exigeait un « ange de pureté ». C'était tout ce qu'il avait dit. Mais il lui avait promis une somme énorme s'il réussissait à le lui procurer.

 

En arrivant devant chez lui, Iskandar reconnut le carrosse qui attendait là. C'était celui de son deuxième meilleur client, justement. Bien. Cela annonçait des affaires et la reconnaissance – il l'espérait - de son génie.

Arkonius descendit de son carrosse. Les deux hommes se saluèrent poliment mais assez froidement. Il régnait entre eux une antipathie certaine et chacun n'avait de contact avec l'autre que par intérêt.

 

Iskandar ouvrit la porte et entra suivi d'Arkonius et de deux porteurs. Ceux-ci posèrent au sol un grand coffre dont l'archiprêtre souleva le couvercle, dévoilant une impressionnante quantité de zoris.

Après avoir laissé Iskandar se faire une idée du magot ainsi amassé, l'Ilymis referma le coffre et interrogea :

- Et maintenant, où se trouve-t-il ?

- Mais par ici Monseigneur. Si vous voulez bien me suivre…

 

Longeant un couloir, il s'arrêta devant une porte, prit une inspiration et la poussa.

Publié par shinytear

j'ai l'esprit inspiration

Lundi 14 avril 2008 à 20:36

"les parents" sont des gens qui ne comprennent rien à leurs enfants. Ils sont trop étouffants ou alors trop distants. Ca dépend. Mais jamais comme on les attend.

Il nous donnent la vie et ensuite l'embellissnt ou la pourissent. Parfois les deux. C'est selon.

"on choisit pas ses parents, on choisit pas sa famille" et on n'est pas obligé d'aimer des gens juste parce qu'on partage le même sang. Heureusement. On ne peut forcer les sentiments.

"les parents" sont chiants. Et pourtant on voudrait leur plaire, on voudrait qu'ils soient fiers. Mais au fond, à quoi ça sert?

Ce soir je suis amère.

Leur pensées et surtout leurs mots créent en nous des fiertés, mais aussi des maux. Ce qu'un enfant entend de ses parents, il le prend pour argent comptant. Du moins, avant la crise de l'adolescent. Après tout, ce que disent papa et maman, c'est toujours la vérité, nan?

Ma mère m'a déjà sorti des horreurs dans ma vie : "conne" "pute" "salope" "fille du diable" (pour ceux que j'aime et qui me connaissent, je cache super bien mon jeu pas vrai? :/)

Si vous l'écoutez ma mère est un ange, une sainte, un être supérieur touché par la grâce de Dieu. Peut-être. Peut-être pas. Peut-être aussi que son Dieu en question n'a pas une très bonne vue.

Mon père, lui s'est contenté de "conne". Lui c'est un homme normal qui a le sens des réalités et des priorités. Il ne se prend pas pour la réincarnation d'un héros ou d'un conquérant. Ouf.

Mais la pire des phrases, celle qui me suivra toute ma vie, que même avec la raison de l'âge que j'ai aujourd'hui je ne peux effacer de mon esprit c'est : "le premier c'est l'essai, le second c'est la réussite".

Heureux soient les enfants uniques pour qui cette phrase n'a aucun sens.

Moi j'ai un frère. Un petit frère. Le second. Vous avez comprs? Pour mon bonheur il est mon demi-frère donc jamais mon père ne me sortira ce genre de chose. Ouf.

J'ai entendu cette phrase par hasard. J'étais petite, je ne sais plus quel âge. Maman était au téléphone avec une copine, elle papotait de tout, de rien gaiement et là, au milieu de la conversation elle sort cette phrase de manière anodine. Mais fière d'elle quand même, genre elle a fait la trouvaille du siècle. Ha Ha. Et moi je l'entends. Et ces mots son écrits dans ma mémoire au feutre indélébile. J'ai essayé de faire comme si je n'avais rien entendu, ou d'oublier. Peine perdue. C'est toujours là. Je suis en deuxième position. Après delà à dire que c'est de là que me vient mon goût de jouer les personnages secondaires ... non je ne crois pas qu'il y ait de lien. irk!

Pourquoi je dis tout ça? Pourquoi est-ce d'encre fielée que j'enduis ma plume? Parce que ce week end ma mère devait s'emmerder alors elle a décidé de gâcher ma vie pour s'occuper : elle a interdit à mon cher Trésor de venir à la maison. Hors, étant plus ou moins indésirable de par chez lui, chez moi est le seul endroit où nous puissions nous retrouver tous les deux. Alors si ma mère dit "non"... notre nuit  est réduite à néant. Le seule moment en 7 jours que l'on peut passer dans les bras l'un de l'autre plus de 30 minutes. Le seul moment où l'on peut rester ensemble 2 jours d'affilé.

J'ai de la peine. Beaucoup de peine. Je ne voulais pas le laisser samedi. Et j'ai pas bien dormi.

"on est comme des collégiens punis" a-t-il dit. Et c'est vrai. Tout ça pour avoir oublié de faire la vaisselle le week end passé. Un soir. Et que quand elle est rentrée, la cuisine était en bordel.

Il vous faut savoi mesdames et messieurs,que mon petit frère de 19 ans qui est en perpétuel échec scolaire, a redoublé  fois et va certainement échouer à son bac en juin ( pas d'inquiétude il n'en a rien a battre, ça lui prend la tête plus qu'autre chose), qui fume... et bien lui il peut sortit tous les soirs. Notre mère dit "c'est pas bien quand même il prend une mauvaise voie" mais va-t-elle le punir? non. Il sort encore, ne bosse pas ses cours, dort la journée, s'éclate, change de nana tous les soirs, boit parfois jusqu'à vomir... il est heureux quoi. Lui.

Je reste persuadée qu'il y a toujours un préféré dans une famille de plusieurs mômes. Souvent le plus jeune. Parfois un autre. Chez moi c'est mon frère. Mais je m'en fiche vous savez. Enfin jusque là je m'en foutais. Elle peut l'adorer autant qu'elle veut C'est pas mon but. Moi je veux juste être tranquille. Mais elle a décidé de gâcher ma vie. Alos ça ne va pas.

Ma mère n'est pas méchante mais elle n'est pas gentille non plus. Elle a des côté sympa et d'autres  carrément mauvais. Seuls mes amis proches, devant qui elle a déjà baissé le masque le savent. Les autres non. Quand on ne la connait pas, on pense qu'elle est très chouette. Elle l'est bien sûr. Mais pas toujours. Oh non!

C'est bizarre comme, généralement, quand il nous arrive un truc mauvais, plein de souvenirs du même genre ressurgissent. C'est affreux en fait. On s'enfonce dans la peine, les remords et les sombres pensées.

Vous allez comprendre. Je comptais conclure mon texte par "Oh je me plains de ma vie, mais je sais bien qu'il y a pire. Au moins, ma mère ne m'a jamais battue." Et vous savez quoi? Au moment où j'ai pensé cette phrase, d'autres souvenirs se sont réveillés. Et si en fait, elle m'a déjà battue. Pour sa défense je peux dire que c'est arrivé très rarement : 2 fois seulement. Et je ne parle pas d'un claque ou d'une fessée.

Donc oui, il y a pire, mais j'avais envie de mettre ma rancoeur par écrit.

Si je devais me marier prochainement, je n'aurais pas envie de l'inviter. Et si un jour je suis mère, je ne veux pas lui ressembler.

Parfois, j'aime à me dire que je me suis élevée toute seule. Dans le sens où mon caractère, ma façon d'être et mon tempérament, ce n'est pas d'eux que je les tiens. Et c'est tant mieux.

Une dernière chose : dans tout ce que j'ai écrit, hitoires, RP, les personnages qui sont des mamans ne sont jamais inspirées de la mienne. Ni de près, ni de loin. Jamais.

Voilà un texte sans déco, juste noir parce que le contenu n'est pas beau. Ca fait un peut tâche dans mon petit chez-moi mais parfois j'y mets quelques états d'âme et c'est pas toujours joli joli. désolée.

Mais je vais vite mettre un article tout beau, tout coloré, qui parlera d'espoir, de sourire, d'amour (ah vi c'est vrai j'en parle trop xD)

à très bientôt!

Publié par shinytear

j'ai l'esprit

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