- miror :
artefact permettant de voir un lieu choisi, une personne. Fenêtre interdimensionnelle. se présente sous la forme d'un petit bassin de pierre rempli d'eau claire ou d'un miroir. il existe différents miror à la portée plus ou moins limitée.
Le lieu où l'on trouve les mirors les plus puissants est l'Entre Monde.]
Shindor, le Gardien de l'Entre Monde assiste à la mort de la petite Princesse en regardant dans un de ses mirors et a un pincement au coeur à cette triste vision. Elle ne méritait pas de vivre ça et encore moins de mourir ainsi et si tôt.
Il adresse une prière à l'Esprit de la Première Princesse...
C'est Elvea qui reçoit l'appel au secours.
Elle rejoint Shindor et celui-ci lui montre le miror qui est une fenêtre ouverte sur l'Astarée, puis le miror du royaume des Krons. L'Etoile observeet comprend ce qui s'est passé. Elle regarde Shindor.
- J'y vais.
Le Gardien sourit, tend le bras et une arche de feuilles de noisetier paraît. Elvea la franchit et se retrouve en Astarée.
Elle rejoint le jeune homme dans sa chambre. Celui-ci n'a pas bougé, le visage ruisselant de larmes, le corps agité de sanglots, les bras crispés contre lui. A son entrée pourtant, il lève les yeux sur elle et essuie ses yeux. Elvea élève sa main à la hauteur de son visage, elle l'ouvre et l'on peut voir un petit point brillant flottant au-dessus de sa paume. C'est un éclat d'étoile qu'elle souffle vers le jeune homme. L'éclat se colle à son front.
- Va maintenant. lui intime-t-elle de sa douce voix.
Il pense qu'il va mourir de désespoir quand une femme, radieuse, lumineuse, lui apparaît. Et curieusement, même s'il n'a aucune idée de qui elle peut bien être, il sait précisément ce qu'il a à faire quand elle lui donne la permission "d'y aller". C'est comme si au milieu de l'obscurité dans laquelle ils se trouve une route se dessine, celle qu'il va emprunter.
Il s'habille puis l'Apparition et lui se retrouvent dans un décor de fantasmagorie où un long chemin couleur de lune serpente au centre d'un décor aux tons de jaune, d'orange et de rouge.
Un centaure multicolore aux yeux de nuit étoilée s'approche sans un mot, tend le bras et ainsi faisant, il fait apparaître une arche grisâtre. Le jeune homme s'y dirige et se retrouve au royaume Krons.
Les hautes murailles sombres et agressives sont loin d'être rassurantes. A vrai dire, à peine arrivé il n'a qu'une envie : celle de repartir loin d'ici au plus vite. D'ailleurs où se trouve-t-il? Malgré la peur qui pèse sur lui pour l'empêcher de bouger, il avance. Il ne connait pas le château, pourtant son pas est sûr et il n'hésite à aucun moment dans la direction à prendre. Plus il avance dans les couloirs sombres et descend vers les lieux insalubres, plus il se demande ce que sa Princesse fait là. Et dans quel état il va la retrouver. Sa gorge est sèche, son coeur serré. Il avance encore dans l'inconnu.
Bien sûr le château n'est pas inhabité, il y a des gardes, des serviteurs ainsi que des esclaves dans chaque pièce, chaque couloir traversé par le jeune homme.
Mais aucun ne l'arrête. Car il rayonne de puissance. Une puissance pure, protectrice, d'amour et de compassion. C'est bien Faëlie qui rayonne à travers lui, qui lui montre le chemin à emprunter, qui lui donne la force de sa détermination.
Et, repectant cette puissance qu'ils ressentent infinie, tous le laissent passer. De toute façon il avance droit au but sans remarquer quiconque autour de lui.
Et personne n'ose l'empêcher de passer. Pas même Macaberia et Kedavra les Soeurs-Reines des Krons. Elles se savant fortes mais elles sentent qu'elles ont déâssé les limites cette fois, et surtout, elles réalisent que Faëlie, malgré qu'elle soit pacifique, n'est pas pour autant faible. Il leur reste beaucoup à apprendre de ce Monde de douceur et de force tranquille.
La blonde Kedavra fulmine. Comment osent-ils envoyer quelqu'un! Pourquoi les gardent ne lui barrent ils pas la route? Pourquoi n'en finissent ils pas avec lui tout simplement?
Macaberia la fait taire. Les yeux rivés sur son miror, elle observe le jeune homme, son rayonnement, sa progression dans les sous-sols. Ce jeune homme lui est inconnu. Malgré que son pouvoir lui ait indéniablement été octroyé pas faëlie, elle est sûr qu'il n'en est pas originaire. Elle le voit atteindre le cachot de la Princesse, tressaillir en apercevant son état, s'aider du mur pour ne pas tomber puis prendre une profonde inspiration avant de s'avancer vers elle.
Quand il la retrouve enfin, il a de nouveau envie de pleurer. Sang, brûlures, ecchymoses, plaies ouvertes ont détruit le corps délicat. Comment peut-on infliger de telles horreurs? Il la soulève tout doucement, se relève et fait le chemin inverse, la Princesse dans ses bras.
Il a le coeur gonflé de regrets; regret de n'avoir pas su ce qui lui arrivait, de ne pas avoir été là, de n'avoir pas pu la sauver. Qu'elle soit morte seule dans ce lieu infâme sans lumière et malsain le fait sentir coupable. Coupable d'avoir douté d'elle, de sa sincérité, de ses sentiments... alors qu'elle vivait ça...
Il arrive enfin hors du sombre castel. Avançant vers l'arche où l'attendent l'Apparition et le centaure multicolore, il la franchit sans se retourner. Une rage commence doucement à sourdre au fond de lui et il sait que si il jette un coup d'oeil à l'endroit qu'il vient de quitter, il n'aura qu'une idée : tout détruire pour la venger. Mais il sait aussi qu'elle n'aurait pas aimé ce genre de réaction. Alors il se force à ne plus penser à cette colère qui l'habite.
Macaberia scrute toujours son miror. Elle y voit l'arche mais ne peut distinguer ce qui se trouve derrière. Le jeune homme y entre et elle le perd de vue. Néanmoins elle aperçoit quelqu'un... une femme qui ressemble à s'y méprendre à la Première Princesse de faêlie si ce n'est une aura différente, moins colorée, plus lumineuse. Ledit sosie plonge son regard dans celui de Macaberia... à travers le miror! "Impossible!" songe cette dernière. On ne peut pas savoir quand on est observé à travers un miror et pourtant le fait est là, elle doit bien l'accepter.
Le regard de la femme lumineuse est tranquille et posé, on n'y décèle aucune trace de colère ou d'animosité, juste un calme immense et une attention, une concentration intense, infinie. Macaberia a la désagréable impression que son âme est observée dans ses moindres détails, sondée. Alors la Reine craque et d'un geste brusque, elle retourne le miror, rompant ainsi le contact.
Elle se lève, se dirige vers la fenêtre et jette un coup d'oeil en contrebas. La femme lumineuse est là, sous l'arche. Une Etoile. Macaberia en a la révélation instantanément. L'Etoile lui adresse un petit sourire tranquille et l'arche disparait.
Macaberia réalise soudainement qu'en retournant le miror, elle a baissé le regard en premier et donc a avoué son infériorité vis à vis de cette etoile. Dès le premier contact. De rage, elle saisit le miroir et le projette violement contre un mur la faisant exploser en mille morceaux, sous les yeux médusés de sa pâle soeur.
A cet instant une profonde haine lui naît à l'encontre de l'Etoile. Macaberia s'en fait la promesse : cela prendra le temps qu'il faudra mais un jour, elle la brisera en mille éclats...
A cette idée, un sourire mauvais se dessine sur son visage parfait, assombrissant ses traits.
Faëlie.
Une proccession de fées, centaures, Floréliants, enfants-dragons et autres peuples du monde à l'atmosphère nacrée accompagnent la Princesse.
Son corps a été soigné, tous les stigmates ont été éffacés, son visage a gardé l'expression apaisée de ses derniers instants. On l'a vêtue d'une robe bleu ciel. Le jeune homme marche à côté de la litière sur laquelle elle est installée et ne la quitte pas des yeux.
Chemin faisant, le groupe arrive près du lac-aux-étoiles à côté duquel un bûcher a été préparé. On allonge la petite Princesse sur un lit d'aiguilles de pins odorantes et de fleurs colorées. Le jeune homme, une chandelle à la main, s'approche d'elle. Elle a l'air paisiblement endormie, si seulement elle pouvait se réveiller là, maintenant, ouvrir les yeux... De sa main libre il caresse son visage en murmurant:
- Pardonne moi, je t'aime.
Il se recule et met le feu au branchettes sèches. Tandis que tout se consume, que la princesse se fond dans les airs et retourne à la terre, un chant est entonné par les personnages de la procession. Toutes ces voix qui se mêlent sur une même mélodie chargée de tristesse mais aussi d'espoir créent l'harmonie du départ. La voix du jeune homme rejoint toutes les autres, portant l'intensité des sentiments à son apogée.
Il sait que où qu'elle se trouve , elle recevra le message qu'il veut lui faire passer : elle peut se reposer maintenant... en l'attendant.