shinytear

Plume-esprit ou Esprit de plume...

Mardi 4 novembre 2008 à 18:51

Anjaïel Deb Jaï...

C'est joli n'est-ce pas? C'est du Faëlien. Ce sont les mots d'amour d'une femme à un homme. On pourrait traduire "Anjaïel" par "je t'Aime" et "Deb Jaï" par "Mon Aimé" ou "Bien Aimé" si on les simplifiait au maximum. Mais ce n'est pas seulement cela.

Anjaïel exprime beaucoup plus que le simple fait d'aimer au présent. Anjaïel signifie que je t'ai toujours cherché. Même si je l'ignorais. Que quand nous nous sommes rencontrés, quelque chose a changé. Et depuis que nous nous sommes liés, un sentiment des plus doux s'est emparé de nous et nous a soufflé que nous nous étions trouvés, tous deux. Enfin nous sommes entiers.
Pourtant tout n'est pas terminé, ce sentiment continue de croître et de se renforcer. Toujours. Et quand nous sommes éloignés l'un de l'autre, nous nous soutenons en pensée. Ainsi, chaque fois que nous nous retrouvons, nous régénérons nos coeurs.
Il y a tant de poussière de bonheur qui flotte autour de nous! Et nous l'attirons, comme des aimants. Tout est si simple, si agréable, si vrai. C'est parfois incroyable, mais j'y crois.
J'aime te procurer de la joie, j'adore ton sourire, je suis ton coeur, ta flamme, je suis ton bonheur, tes larmes,  et aussi ton espoir, ta lueur dans le noir.
Tu es mon soutien, ma douceur, ma force, mon coeur, tu es mon rêve, tu es une partie de moi.

Nous nous somme trouvés, le savais tu?

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j'ai l'esprit inspiration

Jeudi 23 octobre 2008 à 22:56

La complainte des âmes séparées

Chant 1 - Retrouve moi


Je ne te demande pas de mourir pour moi
Mais de me laisser quitter ce monde avant toi
Non, ne dis rien, je te supplie de le faire
Ma demande, je te le jure, est des plus sincères
Je ne peux ni ne veux imaginer la vie
Si je ne t'y retrouve pas à mes côtés
C'est pour toujours que je t'appartiens
"Toi, moi, l'éternité" tu te souviens?
Le serment d'une ancienne vie
Où régnaient encore rêves et magie...


Retrouvons nous mon amour
Ensemble jusqu'aux derniers jours
De l'écrin de nos coeurs le destin a la clé
Et je lui fais confiance pour nous réunir
Aujourd'hui, perdue, je cherche dans la foule pâle
Le reflet de ton âme, ta bonté, ton sourire
Hélas il semble que j'aie dans les yeux un voile
Et que ma vue par celui-ci obscurcie
n'arrive plus à te distinguer bien aimé
Appelle moi, fais moi signe, aide moi à te retrouver
Loin de ta présence je suis totalement perdue
Et tu sais, sans toi, rien ne vaut d'être vécu


Tu me manques, je t'Aime...

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j'ai l'esprit inspiration

Jeudi 7 août 2008 à 12:21

Durant la tempête de sable de Fedoran, Mani se mit à ressasser de vieux souvenirs.


La première fois que c'était arrivé... ça avait été vraiment atroce. Quelques instants seulement après que la porte ait été refermée, son cri a retenti. Si vous aviez entendu cela! J'ai déjà eu des filles ayant mal vécu leur première fois, certaines ont pleuré mais là! Elle était dans une telle détresse... ses hurlements, ses larmes... un effroi sans nom. On eut dit que quelqu'un lui déchirait l'esprit ou l'écorchait vive.

Je l'ai sortie de là bien sûr; la petite se cramponnait à moi avec l'énergie du désespoir. Elle a passé les jours suivants convulsivement accrochée à moi ou, lorsque j'étais absente, prostrée sous mon lit. Sans manger ni boire. Juste à trembler sans s'arrêter, les yeux agrandis d'effroi ouverts sur une horreur qu'elle seule pouvait voir.
Et puis elle s'est calmée. S'est remise à parler, un peu. Je lui ai demandé ce qui lui était arrivé mais elle se fermait totalement, alors. Et je n'ai jamais rien su.



Tout alla à peu près bien jusqu'au jour où elle voulut recommencer. Je refusai mais elle insista. Quand elle a une idée en tête celle-là! Elle parlait toujours de dettes qu'elle avait envers moi. Comme ça semblait sincèrement l'ennuyer, et qu'avoir une fille de plus à travailler m'arrangeait par certains côtés, j'ai fini par accepter. Mais je restai sceptique et inquiète.
Elle m'a quand même demandé de l'aide : un moyen de remplir son office mais sans rien ressentir. Rien : ni plaisir ni peur. C'est alors que je lui ai donné du naÿs. On inhale sa fumée et on perd conscience de ce qui nous entoure, on agit mécaniquement, tout sentiment aboli. Certains disent que notre vraie personnalité s'endort, je ne sais pas je ne connais personne qui en ait pris durant assez de temps pour que se déclarent des effets secondaires.

Le naÿs. C'est devenu sa drogue. Elle ne criait plus, elle n'avait plus peur. Elle faisait son travail. Les clients étaient contents. Ensuite je la récupérai une fois sa mission accomplie, mais dans quel état! Un pantin sans volonté. C'était tout de même assez effrayant ce regard vide. Je la baignai et la couchai. Moi ou Kenya. Elle était comme une poupée de chiffon entre nos mains. Un corps sans âme.

Heureusement quand le soleil se levait, elle était de nouveau elle-même : discrète, distante, rêveuse, ne parlant pas beaucoup mais toujours très gentille. Elle dessinait souvent. Toujours la même chose maintenant que j'y repense : une silhouette sombre avec une tâche rouge. Parfois elle dansait aussi. Lorsqu'elle danse, elle est quelqu'un d'autre. Comme lorsqu'elle prend du naÿs, sauf que là c'est l'opposé : elle est vivante, son visage exprime le bonheur, elle est belle, très belle. Les clients l'ont vite remarqué. Alors je la laissais danser le soir. Mais à chaque crépuscule, elle venait me réclamer le naÿs et tout recommençait. C'est devenu la routine.

Et un jour elle est partie de Fedoran. Une histoire de foulard rouge. Je ne l'ai même pas vue s'en aller. Quand je l'ai appris je l'ai cherchée mais elle avait complètement disparu. J'ai même pensée qu'elle avait été tuée.
Jusqu'à ce qu'elle reparaisse il y a quelques jours...
mais là encore elle nous a de nouveau quittées. Et c'est mieux pour elle. Car même si elle me rapporte chaque fois qu'elle travaille pour moi, au fond je sais qu'elle n'est pas faite pour ça. Pas du tout. Alors j'ai hésité mais je l'ai laissée partir. A quoi bon la retenir? Je ne cherche pas une marionnette. Mais si elle revient...



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j'ai l'esprit inspiration

Dimanche 8 juin 2008 à 22:45

Histoire de train

 

 

Jérémie s'ennuyait. Il essuya une larme au coin de son oeil. Que Georges lui manquait !

Et ce foutu train qui n'avait pas moins de 4h45 de retard !

 

Jérémie se roula en boule et tenta de s'endormir, espérant ainsi faire passer le temps plus vite. Mais le sommeil ne vint pas si aisément ; à sa place, des réminiscences, des images, des souvenirs… Georges ! Oh Georges…

 

Les yeux clos sur le fauteuil plutôt inconfortable du TGV, Jérémie reniflait. Une larme coula sur sa joue. Quelque chose lui gratouilla la fesse. Son portable qui vibrait.

Un message ! Serait-ce Georges ?

 

 

« SFR vous invite au grand concours de gobage de flan de l'été, venez gober… »

… Définitivement, ce n'était pas Georges.

Jérémie tenta de l'imaginer en train de gober ce tas gélatineux plein de caramel dégueulasse qu'il avait toujours détesté, mais cela suffit à peine à lui tirer un demi-sourire qui se changea vite en demi-soupir.

 

Il observa les gens autour de lui, mollement avachis et résignés à leur sort. Indifférents. Certains riaient même. Comment pouvaient-ils être à ce point insensibles à l'absence de Georges ? Comment pouvaient-ils ne pas ressentir ce manque, comment pouvaient-ils rire alors qu'il n'était pas là ?

 

Il fusilla du regard son voisin qui gloussait convulsivement devant ce qui semblait être, au vu des acteurs aussi convaincants qu'un canard en mousse, à une comédie familiale française.

Georges… Il se rappela son rire si communicatif, ses yeux pétillants, ses fossettes, et consulta machinalement son portable…

Toujours rien, sa messagerie restait aussi vide que le cerveau de ses voisines, et il commençait sérieusement à envisager la crise de nerfs quand… une apparition. Ni plus ni moins. Grâce, sveltesse, yeux d'ébène… L'inconnu se pencha vers lui…

 

« Tu peux arrêter de renifler ? C'est super agaçant et dégoûtant ! »

 

Aie. Ca fait mal le retour sur Terre.

 

 

Puis l'apollon aux iris insondables se retourna et s'éloigna, laissant le regard de Jérémie descendre le long du dos pour arriver à… Il grimaça – deux gants de toilette. Et voilà comment tout gâcher. Les poches arrière retombaient de façon flasque comme si l'arrière du pantalon ne recouvrait… rien ! Rien à voir avec le petit derrière de Georges, ferme et rond. Un délice. A croquer. Vraiment.

 

Rien à voir avec ce faux beau gosse à la mords-moi-le-nœud. De toute façon, personne ne valait Georges. Personne. Pas même Jérémie lui-même.

 

Lui qui l'avait si honteusement trahi. Il avait… Oh, quand il y repensait, il tremblait de honte et de rage contre lui-même. Il avait embrassé quelqu'un d'autre et… une fille qui plus est.

Bien sûr, il avait bu et trop en plus. Mais l'ébriété n'excusait pas tout et Georges non plus. Il était à cette même soirée et les avait vus, Jérémie et la… Il déglutit… fille.

Et ses yeux clairs d'habitude charmants et rieurs brillaient de déception, de mauvaise surprise, de chagrin.

 

Alors, Georges s'était détourné et avait quitté la soirée.

Jérémie l'avait suivi, bien sûr, il l'avait vu monter dans sa voiture et démarrer. Il avait alors couru (ou du moins essayé). Plaquant ses deux mains sur le capot, il s'était écrié :

 

     " Georges ! Ce n'est pas ce que…"

 

Et il avait vomi. Son foie gorgé de vodka, martini et whisky n'avait pas apprécié les deux pas de course. Mortifié, Jérémie avait alors vu Georges faire vrombir son moteur et prendre la route avec sa nouvelle déco.

 

Georges rentrait chez lui. A Rennes. Pour ne plus jamais revoir Jérémie.

 

 

Ses yeux se remplirent de larmes… Oui, il avait été pathétique ce soir-là, et que dire de ce magnifique final… La voiture dont Georges était si fier, portant la trace de sa honte !

En y repensant, le fait que Georges ait passé une journée entière à la laver jusqu'à ce qu'elle étincelle au soleil n'était peut-être pas étranger à sa mauvaise humeur.

 

Et si ce n'était que mauvaise humeur…

Habituellement, Jérémie adorait mettre Georges aux limites de la colère, pour le simple plaisir de voir ses yeux s'assombrir, ses mâchoires se crisper, son corps se tendre… Et pour le plaisir de se faire pardonner après…

 

Là, non, il avait été si différent, froid, glacé, en le recevant chez lui quelques jours plus tard. Ce rendez-vous obtenu à force de supplications avait laissé Jérémie anéanti.

Georges s'était montré sec, cassant, plus distant que s'il se tenait sur la Lune.

Et, comble d'ironie, comme pour bien signifier que tout était fini, il avait servi des sandwichs au thon, sachant très bien que Jérémie les détestait.

 

C'est ce dernier détail anodin qui, plus que le reste, avait réduit Jérémie au silence, renonçant à plaider sa cause et ne voyant aucun moyen d'attendrir Georges.

Il était parti, hébété, vide, comme un zombie.

 

Puis il s'était dit qu'il l'oublierait, que ce n'était pas ce grand imbécile qui allait lui manquer, avec son caractère de cochon, sa perpétuelle indifférence, sa manie de séduire tout ce qui passait même sans le vouloir… Son corps délicieusement musclé… son sourire… son intelligence… son humour…

Et il avait réussi. Parfaitement. Oublié pendant… allez, cinq minutes !

 

Il fallait s'y faire. Georges était l'homme de sa vie, et s'il fallait se battre, lutter, le re-séduire, il le ferait.

 

    " Parfaitement, il sera à moi !"

 

Son voisin sursauta, surpris.

 

« Pardon Monsieur », marmonna-t-il, gêné de l'avoir apostrophé et, il s'en rendait compte, de lui avoir agrippé le genou.

 

« … a pas idée, j'vous jure… » Entendit-il vaguement en se replongeant dans sa rêverie.

 

*Georges… d'Geowdje… Giorgio…*

 

Il fut interrompu par l'annonce triomphante de l'arrivée en gare de Rennes. Il se déplia avec l'impression d'être un mouchoir usagé au fond d'une poche, et sortit de ladite poche d'un pas qu'il espérait conquérant.


Georges… J'arrive !

 

 par Soyinka et Elyra ^^

Publié par shinytear

j'ai l'esprit inspiration

Mercredi 23 avril 2008 à 19:02

Chapitre 4 ~ Nuit écarlate

 

Vêtue d'une robe d'adepte laissant son dos à découvert, la marionnette fut chargée dans le carrosse. Arkonius fit entasser sur elle des coussins de satin rouge et des étoffes pour cacher sa présence.

Le cocher était l'un des meilleurs gardes à sa solde et la seule escorte qu'il se permit. Il devait rester discret. Si quiconque apprenait l'existence des messes noires et surtout que lui-même, archiprêtre et fervent adorateur de Dieu y participait activement, c'en serait fini de sa position. Le peuple ne le suivrait plus. Et il ne pourrait mener à bien son rêve : les croisades contre les shalos. Il exécrait ces êtres qui se terraient loin dans leurs grottes. Des vermines. Des parasites. Dont il réussirait à se débarrasser un jour. Il en avait fait le serment.

 

Le carrosse sombre avançait bon train sur la route cahoteuse. Le trajet se déroulait bien, même si il semblait long à l'archiprêtre impatient. Ne sachant comment s'occuper, il gardait les yeux rivés sur la marionnette. Seule une fine main blanche dépassait de sous les coussins, ainsi qu'une paire d'yeux bleus exprimant maintenant la résignation et non plus cette peur qui excitait tant Arkonius. L'immonde se passa la langue sur les lèvres en se remémorant leurs agréables ébats. Avec une expression sadique, il se dit qu'il pouvait bien en profiter encore une fois… surtout que ce serait la dernière. Valnor ne lui en voudrait pas trop d'avoir encore un peu torturé l'ange avant sa fin si proche.

Avec une expression démente, il tendit la main vers elle et le frisson de panique qui la parcourut au même moment le réjouit. Cette ultime fois serait la meilleure de toutes. Il en était certain.

 

Ensuite tout se passa très vite.

Quelqu'un s'introduisit dans le carrosse. Si rapidement et silencieusement qu'Arkonius n'eut pas le temps de réagir. Ni de crier, du reste. D'un seul geste, le nouveau venu l'égorgea et l'archiprêtre s'écroula en gargouillant et en bavant des bulles de sang.

La silhouette disparut aussitôt, emportant avec elle la tête de sa victime dont la toge immaculée était maintenant carmin. Les lourds bijoux d'or avaient pris une teinte semblable.

 

La jeune fille sous les coussins n'avait pas bougé. Mais elle n'avait rien manqué de ce qui s'était déroulé sous ses yeux. Elle avait vu la mise à mort, le délicat profil de son auteur et surtout, le foulard écarlate qui masquait une partie de son visage.

 

Le regard bleu redevint vivace. Son bourreau n'était plus. L'homme au foulard écarlate l'en avait délivrée. Se laisser mourir après cela eut été une insulte à son acte de bravoure.

Le carrosse d'arrêta. On avait aussi ôté la vie du cocher. Mais on lui avait laissé sa tête. Avec un effort de volonté, la jeune fille se traina en dehors de la cabine et s'écroula au sol. Percluse de douleur, elle était pour l'instant incapable de se relever. Encore moins de marcher. Ses yeux bleus cherchaient l'homme au foulard rouge. Avec tristesse elle réalisa qu'il était parti. Sans l'attendre. Et dans son état elle était incapable de le suivre.

Elle ferma les yeux et respira l'air frais de la nuit.

 

L'histoire que je voulais vous conter est terminée. Moi qui sais tout ce qui s'est passé, je peux vous garantir la véracité de mes dires. Je n'ai rien inventé. Elle a réellement subi ces choses.

Pour pouvoir en parler avec une telle certitude, sachez que je suis la partie de son esprit qui se rappelle de tout ça. Peut être vous demandez vous comment elle a pu survivre après cela ? Toute personne ayant vécu la même chose aurait perdu la raison ou se serait donné la mort. Et ce n'est pas la simple image de son sauveur au foulard écarlate qui lui a redonné goût à la vie. Celui-ci étant déjà reparti.

En fait, c'est moi. Moi qui ai décidé de me replier sur moi-même pour ne plus la laisser accéder aux souvenirs de cette période. Ces souvenirs au-delà de la douleur.

Avant de me refermer, je lui ai soufflé un mot. Un mot qui signifie « brisée » dans le langage ancien des poètes. Un mot qui fait songer aux pétales de fleurs aussi. Le premier mot qu'elle prononça depuis bien longtemps.

Fanaa…



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