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Plume-esprit ou Esprit de plume...

Dimanche 20 avril 2008 à 21:14

Chapitre 3 ~ Jeux cruels

 

Alors que le carrosse cahotait sur la route, Monseigneur Arkonius se sentit titillé par son bas-ventre. Il ressentait un irrépressible besoin de se soulager ainsi que l'envie de tester sa nouvelle acquisition. Qui était toujours immobile d'ailleurs, le sorcier lui aurait il menti ? Ce rustre aurait osé ? Tendant le bras, l'Ilymis tira l'étoffe pour découvrir le visage de sa chose et sentit en lui une montée de désir en s'apercevant que son regard n'était plus vide mais fortement inquiet.

L'homme la tira brutalement à lui. La voir se débattre en poussant de petits cris lui donna de l'ardeur et il se mit à la caresser et à la frapper. Quand il en eut assez il la perça enfin et ce fut avec des frissons de plaisir intense qu'il sentit la fine membrane de l'hymen se déchirer - Arkonius jouissait pour ces choses là d'une sensibilité exacerbée - et que la fille gémit de douleur.

Sans plus y faire attention, il rabaissa sa toge, la lissa et ils arrivèrent à sa demeure.

 

****************

 

Le lendemain soir, quand il entra dans sa chambre, il se demanda si le mage avait dit vrai à propos de la soi-disant virginité éternelle de sa marionnette. Celle-ci était attachée sur le lit et lui jetait des regards affolés. Arkonius se jeta sur elle et alla droit au but, sans aucun préliminaire. Il adorait forcer le passage, et ainsi, faire plus de mal. La souffrance était ce qui plaisait au Grand Valnor. Et accessoirement à l'archiprêtre. Au contact de l'hymen neuf, il éclata d'un rire de victoire puis rompit les liens, repoussa la marionnette au fond du lit et s'endormit.

 

En journée, tandis qu'il guidait ses fidèle sur le chemin de la foi et de la dévotion à Dieu (et qu'il glissait mine de rien dans leur tête que les shalos, ces pécheurs de l'ombre, étaient des indésirables sur Adreis), sa chose était enfermée dans la chambre avec un peu de nourriture et d'eau. Mais elle n'absorbait rien. Arkonius ne la forçait pas, son état ne le préoccupant pas le moins du monde. Ce qui importait était qu'elle fût toujours là à la tombée de la nuit.

 

Le surlendemain soir, il ne la trouva pas dans la chambre. Il ne s'en soucia pas, sachant qu'il n'y avait aucune issue. Elle était quelque part. Et l'attente rendrait la suite plus amusante, songea-t-il avec un air sadique.

Laissant juste quelques torches flamber, il alla s'étendre sur le lit, nu comme une grosse limace visqueuse. Dans la pénombre il attendit, guettant le moindre bruit et ne tarda pas à entendre une respiration saccadée qui voulait se faire discrète mais que la panique empêchait de calmer. Arkonius sentit avec délice une partie de lui se raidir. Roulant sur le lit, il s'approcha du bord, se pencha et passa sa tête sous le sommier. Elle était là, prostrée, tremblante, la tête entre les bras et les yeux fermés. Il se délecta quelques secondes de cette vue et lâcha de sa grosse voix :

- BOUH !

 

La marionnette tressaillit d'effroi. Ah que c'était bon ! Il la tira sans ménagement de là-dessous (elle ne pesait rien) et la jeta brutalement sur l'édredon. La pauvre petite chose se recula vers la tête de lit en gémissant, gardant fixés sur l'archiprêtre de grands yeux apeurés. Arkonius ne se sentait plus de joie. Iskandar était fourbe, mais il avait raison : elle était parfaite ! Une peau de pêche, de délicates courbes de jeune femme mais un visage de petite fille terrorisée. Recroquevillée sur elle-même, tentant en vain de se protéger, elle paraissait encore plus menue, plus fragile.

Et le meilleur dans tout ça : c'était chaque fois la première fois. Il prenait toujours un plaisir immense et malsain à voir son visage horrifié qui savait que ça allait recommencer encore et encore. Comme la veille. Et le lendemain. La déchirer, la blesser, la posséder, la faire souffrir, c'était l'extase pour lui. Surtout en sachant qu'elle aurait toujours aussi mal, que ce ne serait jamais plus facile pour elle.

Il s'amusait tant que dans le feu de l'action il la mordit sauvagement à l'épaule. Jusqu'au sang. Arrachant à la pauvre créature de nouveaux cris de détresse tandis qu'il se finissait avec un râle de jouissance. Une fois vidé, il resta un moment sur elle, l'écrasant de tout son poids et l'étouffant à moitié. La sensation du corps fin tremblant de terreur tout contre lui excita de nouveau l'archiprêtre. Mais l'homme était fatigué. Se sortant d'elle, il roula sur le lit et repoussa des pieds le corps inerte qui tomba mollement au sol sans même faire un bruit. Enfin, il se pelotonna sous les couvertures, apaisé et content de lui.

 

Et il dormit bien, l'immonde Ilymis. Tandis qu'elle gisait par terre, abandonnée, affaiblie, profondément meurtrie. Un petit tas de souffrance et de peur qui n'avait pas demandé ce qui lui arrivait, qui attendait la mort comme une délivrance, mais sans la force ni les moyens de l'attirer ou la provoquer. Au fil des jours qui passaient elle perdait les sensations telles la faim et le froid. Elle n'arrivait même plus à penser. Il ne lui restait que la douleur et l'horrifiante certitude que la torture se reproduirait sans fin.

 

Mais finalement, cela ne recommença pas.

 

*****************

 

Alors que le soleil était haut dans le ciel, un messager se présenta à la demeure de l'archiprêtre. Le parchemin qu'il lui tendit était scellé du sceau fatal : celui des adeptes du Grand Valnor. La lettre indiquait que plusieurs attaques d'ombres de Shua et de monstres avaient eu lieu dernièrement et à divers lieux dangereusement proches d'Ilimir. Pour calmer le Seigneur de Shua, il fallait faire un sacrifice dès le soir venu. Et c'était à Arkonius de fournir l'élue du jour. Une élue qu'ils espéraient spéciale, telle qu'il conviendrait à Valnor.

 

L'archiprêtre fulmina contre ces mercenaires incapables de défendre la cité de Dieu, puis donna ses ordres. Il fit atteler son carrosse le plus discret et préparer la fille dans la chambre. Il fallait que tout soit prêt pour la tombée du jour. On ne plaisantait pas avec le culte de Valnor, l'affaire était tout ce qu'il y avait de plus sérieux.

Arkonius fut tendu toute la journée. Puis le soir tomba. C'était l'heure d'y aller. C'en était fini de passer le temps avec la créature. L'ange qu'elle était devait revenir à sa fonction première : l'immolation…

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j'ai l'esprit inspiration

Mercredi 16 avril 2008 à 20:06

Chapitre 2 ~ La marionnette

 

La porte s'ouvrit sur une pièce tendue de voiles rouges au centre de laquelle se trouvait une couche. Sans tête ni pied de lit, celle-ci ressemblait à un autel couvert de velours carmin sur lequel se trouvait la chose promise. La tête tombant sur la poitrine et de longs cheveux sombres cachant son visage, l'être n'était maintenu dans sa position agenouillée que par des fils rouges à ses poignets. Des fils tombant du plafond. Elle ressemblait à une marionnette cassée.

 

Les deux hommes s'approchèrent. Iskandar la désigna de la main.

- Le voici votre ange de pureté. Admirez ! N'est-elle pas magnifique ?

L'archiprêtre observait les jolies courbes et la peau d'albâtre d'un œil critique. Il ne semblait guère emballé. Ce n'est pas ainsi qu'il imaginait son ange, qu'il le souhaitait. Il faut dire que ses goûts personnels portaient sur les plus jeunes, garçons et filles confondus. Eux si tendres, si doux, qui ne connaissaient rien avant de le rencontrer lui. Détruire ces petits êtres lui procurait chaque fois un très agréable plaisir. Avec chacun d'eux il ne s'amusait qu'une unique fois, mais il vivait ce moment intensément, profitant de tout : ses sensations, leurs réactions… Et une fois qu'il les avait déchirés, il s'en débarrassait et passait à d'autres jouets. C'était aussi simple que cela. Des jouets que lui fournissait ce fou d'Iskandar. Il pouvait toujours compter sur le mage pour lui trouver quelques proies amusantes et pleines de vie. Au début.

Revenant à la marionnette, Arkonius eut un reniflement de dédain. Celle-ci était un tout petit peu trop vieille pour lui. Elle présentait déjà des formes de femme. De femme jeune certes. Mais tout de même, Arkonius restait sceptique.

 

Iskandar le remarqua. Il lui fallait raviver son intérêt ou il perdrait son or. L'artiste fit le tour du lit et invita l'autre à le rejoindre derrière la marionnette.

- Venez çà Monseigneur. Regardez.

L'archiprêtre put admirer sur le dos de la fille une magnifique paire d'ailes délicatement ouvragées et dont le souci du détail rendait l'ensemble vraiment réaliste. Les fins traits rouges du dessin faisaient un contraste du plus bel effet sur la peau blanche. *Un ange* Arkonius ne put s'empêcher de penser que si elle avait été attachée, c'était pour l'empêcher de prendre la fuite par les airs. Soufflé, il ne put dire un mot durant quelques instants, les yeux fixés sur l'œuvre vivante devant lui.

 

Iskandar observait les réactions de l'archiprêtre avec contentement. Il pouvait voir que dans ses yeux la lueur d'intérêt était ravivée. Il serait riche !

 

Arkonius tendit une main pour caresser la peau incroyablement douce, puis pressa plus fort une poignée de plumes. Du sang perla. La marionnette tressaillit mais n'émit aucun son.

 

- Attention malheureux ! s'écria Iskandar.Le dessin est encore frais, la peau fragile. Il ne vaut mieux pas la toucher. Pas encore.

 

Mais Arkonius ne l'écoutait pas. Il fixait les gouttes de sang sur sa main et ressentait un certain tiraillement sous sa toge. L'archiprêtre attrapa l'ange par les épaules, rapprocha sa grosse tête de son dos délicat et se mit à lécher les plumes ensanglantées.

Iskandar en frémit de dégoût. Un tel travail, un tel chef d'œuvre pour finir sous la coupe d'un pervers illuminé. Quel gâchis ! Mais, quoique bouillonnant de rage, il se retint de tout commentaire en songeant au coffre de zoris qui l'attendaient.

 

Arkonius se retourna vers le mage et lui demanda d'un ton sec :

- La créature est elle vierge ?

A ces mots Iskandar se gonfla de fierté, laissa passer quelques instants pour attiser la curiosité de son vis-à-vis et parla enfin de sa touche finale.

- Mieux que cela Monseigneur. J'ai fait d'elle une vierge éternelle.

- Plaît il ?

- Je l'ai transformée de façon à ce qu'elle se referme à chaque fois. Ainsi elle restera neuve éternellement. Voyez vous j'ai corrompu un sort de vie de manière à ce qu'il…

- Je n'ai pas besoin de vos explications. L'affaire est conclue.

 

Les deux hommes se serrèrent la main pour sceller l'accord. Malgré une certaine réticence des deux parties.

 

Pensif, l'archiprêtre regarda à nouveau l'ange inerte. Elle respirait si doucement qu'une personne non avertie aurait facilement pu la croire sans vie.

 

- Elle est quand même un peu trop amorphe à mon goût.

- Je lui ai donné un fort calmant pour qu'elle ne souffre pas trop durant la cicatrisation.

- Réveillez-la !

- Je ne peux pas. Il vous faut attendre que l'effet s'estompe. Et de toute façon pour ce a quoi vous la destinez, ce n'est pas la peine qu'elle gigote.

- Mêlez vous de vos affaires ! J'ai payé. Maintenant trouvez une solution. Je hais ce qui ne résiste pas. Vous avez bien une drogue, quelque chose ?!

- En effet. Mais l'utilisation de telles substances réduirait encore son espérance de vie. Que j'ai déjà raccourcie avec mes manipulations. Vous savez, les transformations internes que j'ai dû opérer ont quelque peu…

- Qu'importe ! La viande froide ne me procure aucun plaisir. Obéis si tu veux ton or !

 

Iskandar bouillait intérieurement. Comment pouvait on vouloir abîmer, détruire un tel chef d'œuvre ? Et ce sans une once d'hésitation, de regret ? Une telle attitude le dépassait complètement. Mais il avait échangé la poignée de main, scellé l'accord. Il capitula. Serrant les poings, il siffla :

- Bien Monseigneur. Je vais la préparer.

- A la bonne heure ! Je l'attends à mon carrosse. Voilà pour vous.

L'archiprêtre laissa négligemment tomber une bourse pleine de zoris aux pieds du sorcier et se détourna. C'était une insulte. Avec ce geste il lui signifiait clairement qu'il était bien au dessus de lui, qu'il avait le pouvoir d'en faire un puissant comme de le renvoyer dans la fosse. Le message passa.

 

Une fois l'Ilymis parti, Iskandar s'approcha de sa marionnette et la détacha avec des gestes doux et précis. Quand elle ne fut plus retenue par les ficelles, elle s'écroula dans les bras du mage. Celui-ci l'allongea en douceur sur le ventre et alla chercher une drogue qu'il laissa fumer à côté d'elle. Tandis qu'elle inhalait la fumée qui raccourcissait sa vie, Iskandar prit un baume cicatrisant et en passa délicatement sur le dos de sa création.

Il n'avait pas raté le regard concupiscent de l'illuminé sur sa marionnette. Iskandar fulminait. Il avait réalisé un chef d'œuvre de pureté, une perfection. Lui et nul autre. Et l'infâme Ilymis allait la souiller, l'abîmer, tout gâcher. Mais il avait les zoris maintenant. Et même un peu plus que prévu. Il ne pouvait plus revenir sur son engagement.

 

***********

 

Il se rappelait son arrivée, elle était avec une autre fille, une blonde Levitis et des tas de gamins. Iskandar détestait ces moutards braillards et morveux. Heureusement ça se revendait très bien. Notamment à Arkonius qui était un client fidèle. C'était il y a une saison déjà. Au début elle était effrayée, mais ne se laissait pas faire. Une vraie furie. Elle défendait les gosses ainsi que la fille et avait toujours des arguments pour lui tenir tête. Tour d'abord il l'avait gardée parce qu'elle l'amusait cette petite qui n'avait pas sa langue dans sa poche. Et puis elle était jolie. Iskandar, comme tout artiste qui se respecte, était un grand amateur de beauté. Et cette fille, elle était belle. Pas tant physiquement qu'intérieurement. De plus elle avait une voix divine et pure comme du cristal. La nuit, elle chantait toujours pour donner de l'espoir aux gosses. Quand elle les berçait ainsi, son regard était très doux, tandis que quand elle posait les yeux sur Iskandar, il débordait de fureur.

 

Mais les mioches avaient été vendus petit à petit. Elle s'était retrouvée seule avec la fille blonde et n'avait plus chanté. Iskandar avait voulu faire de la Levitis un ange pour la commande de l'archiprêtre. Mais la fille en était morte. Le changement à opérer pour donner la virginité éternelle demandait beaucoup de pouvoir et une concentration intense. La zone à travailler était si sensible, si fragile, une infime erreur et c'était la fin. Avec des souffrances horribles. Comme la Levitis. Hémorragie interne. Juste parce qu'il avait hésité une seconde.

Dépité, il s'était débarrassé du cadavre et était parti vers sa chambre.

 

Passant devant le cachot, il était tombé en arrêt devant le spectacle qui s'offrait à lui : le fille brune était endormie. Dans le sommeil son visage paisible semblait nimbé de sa propre lumière. C'était magique. La lune n'arrivait pas jusqu'au cachot et pourtant elle semblait la caresser d'un rayon. Quelle pureté, quelle douceur ! Le mage lui-même en avait été ému.

Il l'avait son ange. Il l'avait sous les yeux depuis le début !

 

Dès le lendemain, il commença le travail. Il la mena dans son atelier, l'attacha à une sorte de pilori et fit fumer des substances qui la rendraient incapables de bouger, de se révolter, d'émettre un son. Il vérifia ses instruments : couteaux à lames plus ou moins fines, aiguilles de différentes tailles, feu pour le métal. Prenant un fin couteau dont il avait chauffé la lame à blanc, Iskandar traça le premier sillon dans le dos vierge de toute marque. La ligne carmin sur la peau d'albâtre était du plus bel effet. Grâce aux drogues, la fille n'était même pas capable de trembler, de frémir. Cela la rendait totalement amorphe et sans volonté. Mais ses sensations restaient. Et si son corps était incapable de le montrer, il ressentait chaque coupure, chaque brûlure. Elle souffrait le martyre sans pouvoir ni crier ni pleurer. Elle était totalement à sa merci.

 

Terminer les ailes prit une saison entière. Et il intercalait avec les transformations internes. Ne voulant risquer de faire une erreur fatale, il prit grand soin cette fois de rester concentré, d'avoir des gestes sûrs. Cela lui demandait d'immenses dépenses d'énergie et il ressortait chaque fois épuisé de ces séances. Epuisé et fier de lui. Mais elle ne parlait plus maintenant. Et son regard était toujours vide. Elle avait oublié jusqu'à son prénom, si elle en avait jamais eu un. Iskandar n'en avait pas connaissance, il ne s'y était pas intéressé.

Puis il avait réussi à la terminer. Et cette nuit, on la lui enlevait : Elle, le chef d'œuvre de sa vie.

 

****************

 

La fille remuait. Iskandar prit une tenture de velours sombre, en enveloppa l'ange avec des gestes dignes d'une mère prenant soin de son nouveau né, la saisit dans ses bras et prit le chemin de la sortie.

 

La nuit s'étant rafraîchie, Iskandar resserra l'étoffe autour de sa marionnette et se trouva bientôt en vue du carrosse de l'archiprêtre.

- Adieu, ô mon chef d'œuvre.

 

Le paquet quitta les mains de du mage pour entrer dans le carrosse, qui quitta aussitôt la ville au petit trot des chevaux.

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j'ai l'esprit inspiration

Mardi 15 avril 2008 à 19:56

Nuit écarlate

 

Cette histoire n'est ni pour les enfants, ni pour les âmes sensibles. Si vous vous reconnaissez dans une de ces catégories, veuillez passer votre chemin. Cette histoire est tout ce qu'il y a de plus réel. Je ne change ni n'enjolive ou n'enlaidis quoi que ce soit. Je tiens juste à rapporter la vérité sur ce qui s'est passé.

 

Chapitre 1 ~ Ténèbres

 

Au centre d'une crypte à peine éclairée par quelques torches, et dont les murs suintaient d'humidité et de vermine grouillante, se dressait un autel taillé dans de la pierre poreuse. Une pierre dont la couleur sombre avait quelque chose de malsain. Sur l'autel se trouvait une femme en train de mettre bas et autour de laquelle psalmodiaient 13 silhouettes encapuchonnées. Un nom ressortait souvent de leur litanie : Valnor.

 

La femme ahanait en pleurant. Une peur atroce la paralysait et la douleur déchirait ses entrailles : le bébé venait. Elle avait conscience de ce qui se passait autour d'elle et ne voulait pas finir ici, pas comme ça. Les réflexes naturels prirent le pas sur la panique qui s'emparait d'elle et la femme se mit à pousser. Tandis qu'elle haletait de plus en plus fort et que son col s'ouvrait, les voix des silhouettes prenaient de l'ampleur et leur débit s'accélérait. Les yeux révulsés, la femme s'arc-bouta et poussa un long hurlement qui résonna à travers le lieu, puis elle retomba en arrière, vidée de ses forces et l'on entendit bientôt le vagissement d'un nouveau-né.

L'une des silhouettes se saisit du bébé et sa mère tendit les bras vers lui. Le nouveau né fut déposé à plat dos sur la poitrine de celle qui lui avait donné le jour. Malgré l'horreur de la situation, cette dernière ne put empêcher un faible sourire de se dessiner sur ses lèvres : son enfant était en parfaite santé.

 

C'est alors que l'un des adeptes leva bien haut son épée pour en transpercer le cœur du bébé ainsi que celui de la mère, les empalant tous deux, ensemble sur la même lame.

Et ce fut le silence complet. En tendant bien l'oreille on pouvait peut être entendre l'écoulement du sang sur les dalles du sol. Mais seulement avec une ouïe bien exercée.

 

*****************

 

Iskandar s'en repartait avec une pleine cassette de zoris. Si seulement il pouvait chaque fois gagner autant ! Mais, si les femmes en fin de grossesse valaient leur pesant d'or, il était en revanche fort difficile de s'en procurer. Mais l'homme ne s'en plaignait pas, il arrivait à faire d'intéressants bénéfices. La vente d'esclaves était un commerce très lucratif. Bien sûr il fallait bien choisir ses clients. Mais Iskandar en avait déjà quelques uns.

 

Il y avait d'abord ceux de ce soir : une bande de puissants seigneurs de différents peuples qui se réunissaient afin de louer Valnor. Iskandar exécrait ces couards qui se cachaient afin de dédier de ténébreuses messes au plus grand Ennemi d'Adreis. Valnor était la lie de ce monde. Qu'il accepte ou non les vénérations dont il était l'objet, il tuerait tous les adreniens jusqu'au dernier, ses fervents partisans y compris. Avec Valnor s'il n'y avait qu'une chose juste, c'était bien le pied d'égalité sur lequel il les avait tous placés face à la mort.

 

Son autre client le plus fidèle était un archiprêtre Ilymis répondant au nom stupide et pompeux de Cyrumen del Arkonius. Cet homme dévoué à Dieu avait de terribles vices cachés : il aimait plus qu'il ne le fallait passer du temps en compagnie de jeunes enfants (ce qui était facile à trouver). Iskandar ne savait pas exactement ce qu'il en faisait, même s'il en avait une vague idée mais cela ne lui importait guère. Son but était d'amasser de l'or, beaucoup d'or. Tant que ses clients le payaient comptant, ils pouvaient faire ce qu'ils voulaient de leurs acquisitions.

 

Le dernier caprice d'Arkonius pouvait lui rapporter gros. En espérant qu'il ait ce qu'il désirait. L'archiprêtre n'avait pas été précis dans sa demande. Il exigeait un « ange de pureté ». C'était tout ce qu'il avait dit. Mais il lui avait promis une somme énorme s'il réussissait à le lui procurer.

 

En arrivant devant chez lui, Iskandar reconnut le carrosse qui attendait là. C'était celui de son deuxième meilleur client, justement. Bien. Cela annonçait des affaires et la reconnaissance – il l'espérait - de son génie.

Arkonius descendit de son carrosse. Les deux hommes se saluèrent poliment mais assez froidement. Il régnait entre eux une antipathie certaine et chacun n'avait de contact avec l'autre que par intérêt.

 

Iskandar ouvrit la porte et entra suivi d'Arkonius et de deux porteurs. Ceux-ci posèrent au sol un grand coffre dont l'archiprêtre souleva le couvercle, dévoilant une impressionnante quantité de zoris.

Après avoir laissé Iskandar se faire une idée du magot ainsi amassé, l'Ilymis referma le coffre et interrogea :

- Et maintenant, où se trouve-t-il ?

- Mais par ici Monseigneur. Si vous voulez bien me suivre…

 

Longeant un couloir, il s'arrêta devant une porte, prit une inspiration et la poussa.

Publié par shinytear

j'ai l'esprit inspiration

Jeudi 14 juin 2007 à 18:58

Draca et Christopher

Présents



Après le dîner ils avaient fait le chemin en sens inverse. Elle essaya bien de le décider à la laisser marcher, même pieds nus, mais il refusa qu'elle salisse sa robe. Le retour fut ponctué de quelques pauses, quand il trouvait un banc où la percher.

 

Ils se rendirent au dortoir des garçons dans la chambre de Chris. En apesanteur dans ses bras, elle était bien, légère, lui étreignant le cou. Il la posa à terre mais elle ne desserra ses bras d'autour de son cou que pour les renouer autour de sa taille, se serrant contre lui. Christopher lui rendit son étreinte.

 

Les minutes passèrent sans qu'aucun ne bouge.

- Tu m'enlèves ma robe ?

Vu leur position ce ne serait pas facile.

- Non.

- Pourquoi ?

- Avant, j'ai quelque chose à t'offrir. Tu te détaches de moi ?

- Non.

Elle resserra ses bras.

Il resta un instant sans bouger puis se déplaça vers son lit, Draca toujours collée contre lui. Il s'y assirent et d'une main il farfouilla sous son oreiller jusqu'à trouver ce qu'il cherchait.

- Ma rêveuse ?

- Mmmh ?

- Tu veux bien regarder s'il te plait ?

Elle ouvrit les yeux. Christopher lui présentait un petit écrin à bijou fermé. Elle ne put retenir un « oh ! » de surprise. Elle lâcha Chris et tendit les mains vers l'écrin, sans pourtant oser le saisir.

- Tu ne le veux pas ?

- Si mais… je n'ose pas l'ouvrir… fais le toi.

 

Il se mit à soulever le couvercle avec une lenteur déconcertante, de façon à faire durer le suspens. Draca avait les yeux rivés sur la boîte et attendait fébrilement de voir ce qu'elle abritait. Le petit manège amusait Christopher. Elle ne tenait plus. Alors, avec un grand sourire, il dévoila enfin son présent.

Draca resta muette de stupeur quelques instants en contemplant la superbe opale de feu au bout d'une fine chaînette d'or. Une merveille.

Elle joignit les mains et souffla :

- C'est magnifique…

Lui ne disait rien, l'observait tendrement et sentait son cœur se gonfler de joie de voir que son présent lui faisait tant plaisir.

 

Elle releva la tête et posa sur lui un regard empli de tendresse et de passion mêlées. Elle voulut le remercier mais les mots ne sortaient pas. Alors elle saisit doucement son visage entre ses mains, le rapprocha du sien et l'embrassa longuement.

Chris éloigna le cadeau pour, sans détacher ses lèvres de celles de Draca, rapprocher cette dernière et la serrer tout contre lui.

 

A la fin de ce long baiser, qui était loin d'être le dernier, ils se sourirent, les yeux pleins d'étoiles, le cœur débordant de tendresse.

- Tu me le mets ?

- Bien sûr, tourne toi.

 

Il dégagea sa nuque d'une main, rassemblant la chevelure noire de Draca d'un côté de son visage, puis passa la chaîne autour de son cou, attacha le fermoir sans effleurer sa peau et lui demanda de se retourner. Quand elle lui fit face, il prit garde à bien centrer le pendentif. Là. C'était parfait.

 

- Surtout ne bouge pas.

- Je n'ai pas le droit de me voir ?

- Après.

 

Christopher alla chercher son carton à dessin, en sortit une feuille vierge, saisit un fusain, revint s'asseoir face à Draca et se mit à la croquer.

Si la passion de Christopher était le dessin, son modèle préféré était Draca.

 

Quand il eut terminé, il le montra à sa muse qui le trouva très réussi. Comme tous les autres. Il l'invita à voir dans un miroir l'effet produit par le cadeau à son cou.

 

Ils se levèrent et il la mena par les épaules vers la glace de son armoire. Le reflet leur montra une Draca émerveillée décorée d'un éclat de soleil et un Christopher la couvant du regard, heureux.

Draca sourit, imitée par son reflet.

- Dis, tu pourrais nous dessiner là, comme ça ?

- Tu aimerais ?

- Oh oui !

- Je n'ai pas l'habitude des autoportraits, mais d'accord. J'espère que tu n'es pas fatiguée, ça risque de prendre un peu de temps.

- Pas maintenant… Essaie de graver cette image dans ta mémoire pour la dessiner demain.

- D'accord.

 

D'une main, il dégagea la nuque de Draca et y posa un baiser qui la fit frissonner de plaisir. Il parcourut son épaule et son dos de ses lèvres, elle ferma les yeux. Il délaça sa robe et la fit glisser à ses pieds. Elle se retourna vers lui et se mit à l'effeuiller à son tour tandis qu'il faisait suivre à ses légers sous-vêtements blancs le même chemin que la robe.

Il lui ôta le diadème et allait détacher le collier quand elle le retint. Elle voulait le garder.

Ils s'embrassaient encore quand il la souleva de terre comme une princesse et la mena jusqu'au lit.

Enfin il claqua des doigts et la lumière s'éteignit…

 

* * *

 

Après s'être mutuellement donné du plaisir et être montés, ensemble, toujours plus haut, ils retombèrent, aussi légèrement que des feuilles d'automne, tous les deux sur un nid de plumes. Essoufflés, épuisés, heureux et détendus, ils riaient.

 

Après les instants d'euphorie, Draca attira la tête de Chris sur son cœur et passa la main dans ses cheveux fous. Elle lui murmura :

 

- Tu ne me demandes pas si je t'offre quelque chose ?

- Tu sais ce n'est pas le cadeau qui compte, je…

- Demande moi.

- Tu ne m'offres rien ?

- Si : moi.

 

Il resta coi quelques secondes puis rit. Qu'elle le laisse se reprendre et il profiterait de son cadeau en lui faisant de nouveau l'amour.

 

- Ce n'est pas ce que je veux dire. Chris, je ne t'offre pas que mon corps, il y a aussi mon coeur et mon âme. A partir de ce moment et pour le temps que tu voudras, je suis à toi. Je sui ta Draca.

 

Il ne dit rien, assimilant ce qu'elle venait de lui offrir. Son cœur s'était arrêté. Il était bien plus ému qu'il ne voulait le laisser paraître. Heureusement qu'ils étaient plongés dans l'obscurité car sur son visage son trouble était bien visible.

 

- Je t'Aime Chris.

 

Le cœur de Chris fit un bond violent en entendant ces mots. Draca et lui s'aimaient de puis longtemps, c'était une certitude. Mais ils ne se l'étaient jamais dit, partant du principe que les mots étaient superflus vu que leurs gestes et leurs regards trahissaient déjà l'intensité de leurs sentiments.

Pourtant, l'entendre de vive voix de Draca, c'était encore plus fort, ça le touchait plus profond.

 

- Moi aussi je t'Aime Draca.

 

Il se mit sur le côté et l'attira contre lui. Leurs deux cœurs battaient en accord. L'atmosphère autour d'eux n'était qu'amour, passion et tendresse.

 

- Chris ?

- Oui ?

- On peut quand même faire l'amour… ?

 

Il éclata de rire et se mit à la couvrir de baisers, ils échangèrent mille caresses, mille gestes tendres, remontèrent tout là-haut et en retombèrent encore.

 

Cette fois ils ne riaient pas mais souriaient, apaisés. Dans les bras de Chris, au chaud et en sécurité, Draca ferma les yeux. Elle commençait à s'endormir quand Chris, les yeux ouverts dans la pénombre, demanda :

 

- Le temps que je veux ?

- Oui.

- Alors pour toujours.


image : VyrL

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j'ai l'esprit inspiration

Jeudi 14 juin 2007 à 18:55

Draca et Christopher

1 an


Quand le soleil se leva ce matin-là, cela faisait exactement une année que leur histoire avait commencé.

Draca ouvrit les yeux, y pensa, sourit et se leva. Elle regarda l'heure : 06h50. Bien. Christopher ne se lèverait que dans 10 minutes. Elle alluma son ordinateur portable pour aller voir sa boîte mail. A part un message du professeur d'histoire pour leur rappeler la date d'un examen, rien.

Elle ouvrit un mail vierge qu'elle adressa à Christopher et y écrivit :

« Il était une fois toi et moi. Il y a maintenant 1 an. Joyeux
            anniversaire de bonheur mon artiste adoré !

Draca »                         

1 clic. C'était envoyé. Elle s'étira. Elle était bien avec lui…

Et maintenant ? Que faire ? Elle avait une heure devant elle, ce n'était pas dans ses habitudes de se lever si tôt, alors… retourner se coucher ? Mauvaise idée, elle risquait de se rendormir et d'arriver en retard. Pour la première fois, elle allait être en avance en cours, les professeurs seraient surpris. Christopher et les autres aussi. Ce serait amusant de voir leurs têtes !

Elle alla se doucher, se brossa les dents, puis alla dans sa chambre se chercher des vêtements. Elle trouva vite de quoi s'habiller. Le port de l'uniforme n'était plus obligatoire mais elle le mettait quand même, elle le trouvait mignon.

Bidip ! Oh, un mail ! Vite, elle courut à son ordinateur. Un nouveau message. C'était Chris. Elle lut :

« Il était une fois nous deux. Ce soir au restaurant. Je passe
te prendre à 20h00. Sois à l'heure ma rêveuse.

Chris »                           

Il n'avait pas oublié ! Et il avait même prévu de fêter ça ! Au restaurant en plus ! Tiens, il y avait un restaurant sur le campus ? Qu'à cela ne tienne, ce soir : rendez-vous en amoureux !

Elle se mit à rêver tout d'abord, puis elle se demanda ce qu'elle allait bien pouvoir mettre le soir venu. Elle se rendit à sa penderie et se mit à farfouiller parmi ses vêtements, se demandant ce qui lui irait le mieux et surtout, ce qui plairait à Chris.

Elle ne s'était pas encore décidée quand une sonnerie retentit. Mais… cette sonnerie… c'était celle des cours ! Oh non !

Elle attrapa son sac et se dirigea à toute vitesse vers le bâtiment des salles de classe.

Elle serait encore en retard ce matin. Comme tous les matins !

* * *

La journée se termina à 17h52. Draca n'arrêtait pas de regarder sa montre, rendant ainsi nerveux le professeur au point qu'il mit fin à son cours 8 minutes plus tôt. En sortant de la salle, elle lui souffla un remerciement.

Ce cours-là, Shaolan le suivait aussi. Il arrêta Draca pour lui demander, amusé, ce qui lui arrivait. Elle répondit, mi-affolée, mi-excitée, qu'elle avait rendez-vous ce soir et qu'elle ne savait toujours pas quoi se mettre ! Il éclata de rire : ah, ces filles ! Elle lui écrasa le pied : on ne se moque pas. Il rit de plus belle. En fait, le plus souvent Draca semblait détachée de tout, survolant le monde mais ne s'y posant jamais ; tandis que là, pour une fois, elle avait l'attitude de quelqu'un qui se sent concerné. Sa nervosité était trahie par le rose qui lui montait aux joues. Elle était très jolie. La voir ainsi faisait plaisir à Shaolan. Il lui étreignit l'épaule un instant, toujours riant.

Draca observa ce garçon avec qui elle n'avait aucun lien de parenté connu mais qui, pourtant, lui ressemblait étrangement. Il était gentil Shaolan, non content d'être beau gosse, il s'entendait avec plein de monde, il parlait, il riait, il était vivant. Au final elle se laissa aller à rire avec lui. Elle savait bien qu'il la taquinait.

La sonnerie des cours retentit.

Déjà ? Elle demanda à Shaolan de transmettre à Christopher qu'il ne devait en aucun cas être à l'avance, puis elle fila ventre à terre vers les dortoirs des filles.

Elle entra dans sa chambre, se dirigea vers son ordinateur. Pas de nouveau message. Donc pas de changement pour ce soir. Ouf.

Elle enleva son uniforme et passa à la douche. Elle utilisa son gel douche à la pêche, se fit un shampooing et même un masque. Elle se rinça, s'essuya, frictionna ses cheveux sombres et commença à se crémer le corps avec un lait hydratant au miel. Elle se brossa les dents et mit une crème sur son visage, puis se regarda dans le miroir. On disait qu'il fallait nourrir sa peau, l'hydrater. Mais est-ce que ça faisait vraiment effet ? Est-ce que tout ça l'embellissait vraiment ? Bonne question. Elle haussa les épaules. De toutes façons ça ne pouvait pas faire de mal.

Draca passa dans sa chambre et réessaya toutes les tenues composant sa penderie. A 19h47, elle avait fait son choix. Encore fallait-il l'enfiler.

Elle avait revêtu une longue robe blanche dos nu, décorée d'un dragon doré et était en train de ceindre son front d'un diadème doré, lui aussi à l'effigie d'un dragon, lorsque l'on toqua à la porte. Distraitement, Draca claqua des doigts et la porte automatique glissa, laissant paraître Christopher, très élégant dans son costume gris. Elle s'approcha et l'embrassa, puis le gronda.

- Oh non ! Tu n'avais pas le droit d'être en avance !

Il sourit en tapotant l'écran de sa montre.

- Il est 20 heures pile, allez on y va !
- Mais… mais non ! Je ne suis pas prête, je ne suis pas maquillée et puis…

Elle surprit le regard de Christopher sur elle et elle sut, même si il ne le dit pas, qu'il la trouvait jolie, et même peut être plus que ça. Intérieurement, elle sourit, ça lui faisait plaisir.

- Je te dis qu'on y va. J'ai réservé la table et ils nous attendent déjà.

Il était tellement adorable avec son sourire lumineux, ses mèches folles tombant sur ses yeux verts…

- Laisse moi au moins mettre mes chaussures. Il faut que je mette des talons en plus, pour ne pas marcher sur ma robe et je ne retrouve pas la paire qu'il me faut.

Déjà, il était tout près d'elle et la soulevait dans ses bras à la manière d'une princesse.

- Pas la peine.
- Mais… Tu ne vas pas me porter jusque là-bas quand même !
- Et si !
- Tu es fou !

Elle éclata de rire, passa ses bras autour de son cou. Elle était prête pour l'aventure.

Lui, souriait doucement. Oui il était fou. Fou d'elle, ça ne faisait aucun doute. Sa rêveuse dans les bras, il sortit de la chambre et commença à traverser le dortoir.

- Tu es sûr que ça va aller ? Je suis quand même un peu lourde.
- Mais non, tu es légère comme une plume.
- Menteur !
- C'est pour la bonne cause !

Ils s'esclaffèrent encore. Durant tout le chemin, ils babillèrent gaiement ainsi. Et il fit tout pour tenir tout le chemin sans poser Draca à aucun moment. Il y réussit et fut fier de lui, surtout sous le regard de Draca.

Ils arrivèrent au restaurant… qui n'était autre que le resto U habituel !

Pas si habituel que ça en fait. Au sol était posé un tapis rouge menant à une table séparée des autres par des paravents afin de créer une alcôve. Il installa Draca sur une des chaises et s'assit en face d'elle.

Sur la table, des chandelles rouges et blanches, un bouquet de roses roses et odorantes. Le repas était composé de tagliatelles au foie gras, d'une petite salade et de glace menthe pépites de chocolat, sa préférée. Tout cela préparé amoureusement par Chris dans les cuisines du resto U, avec les conseils des cuisiniers de la pension.

Non, ce n'était décidément pas le resto U habituel, ce n'était pas non plus un grand restaurant, c'était Chris qui s'était occupé de tout et c'était bien mieux !

C'était magique. Elle n'avait pas besoin de rêver, la réalité de Chris rejoignait les rêves de Draca…

Ambiance douce et heureuse…






Publié par shinytear

j'ai l'esprit inspiration

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